Le taux de chômage calculé selon les normes du Bureau international du Travail (BIT) a reculé nettement plus que prévu au quatrième trimestre en France pour rejoindre un niveau plancher depuis 2008, date du déclenchement de la crise financière internationale. Selon les données publiées par l'Insee, à la fin 2019, le taux de chômage tel que défini par le BIT s'établissait ainsi à 8,1%  en moyenne France (département d'Outre-mer inclus, hors Mayotte) soit un recul de 0,4 point sur le trimestre. En métropole, il a reculé de 0,3 point sur la période, à 7,9%.

Quel que soit le périmètre considéré, la baisse s'avère supérieure à la marge d'erreur de la statistique et porte donc le taux de chômage à un niveau sans précédent depuis la crise financière de 2008. Ce reflux dépasse largement les attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur un taux de chômage de 8,5% fin décembre...

Le programme présidentiel initial d'Emmanuel Macron prévoyait un retour du taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet notamment de la réforme du droit du travail et de l'amélioration de la compétitivité des entreprises en lien avec la baisse de la fiscalité. Largement critiqué sur sa réforme des retraites, le gouvernement peut donc contre-attaquer en affichant une franche amélioration sur le front de l'emploi en 2019...

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a commenté ces chiffres en estimant que ces chiffres sont "la preuve que l'ambition d'atteindre 7% de taux de chômage en 2022 n'est pas gagnée d'avance, mais elle est franchement atteignable. On voit une dynamique partout sur le territoire" s'est félicitée la ministre du Travail sur RTL en soulignant que 24 départements de l'hexagone sont déjà descendus à 7% ou en dessous de ce pourcentage !

Le gouvernement met en avant les effets de ses réformes du Code du travail, de la formation continue ou de l'apprentissage, même s'il est encore difficile d'évaluer précisément les effets de ces réformes sur le marché du travail...