Alors que le début des soldes d'été a finalement été décalé au 30 juin prochain, l'Amazon Prime Day a de son côté été avancé aux 21 et 22 juin. Ce changement de calendrier décidé par le géant de l'e-commerce, qui organise ces deux jours de superpromotions habituellement la troisième semaine de juillet, suscite la colère des petits commerçants.

Dans une tribune publiée dans 'Le Journal du Dimanche', le collectif "Sauvons nos commerçants", composé de fédérations nationales de commerçants, affirme que "l'entreprise américaine, dans un cynisme économique absolu, cherche une nouvelle fois à tirer profit de la situation difficile de reprise d'activité des commerces physiques".

"En lançant ses promotions tout juste avant le début des soldes, le géant du Web cherche à capter un maximum de clientèle et de pouvoir d'achat avant que les consommateurs ne soient autorisés à profiter des soldes chez leurs commerçants", estime le collectif qui réunit notamment les Commerçants et artisans des métropoles de France (CAMF) ou encore la Confédération des commerçants de France (CDF).

"Une déclaration de guerre"

Ainsi selon les commerçants, éprouvés par les confinements liés à l'épidémie de Covid-19, "cette captation va grandement annuler l'effet des soldes attendu par les commerces physiques". Ils jugent "inconcevable qu'une entreprise étrangère ayant engendré 44 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020 et qui dans le même temps n'a payé aucun impôt sur les sociétés en France puisse une nouvelle fois se comporter de la sorte".

"Plus qu'une provocation, cet acte, nous le considérons comme une déclaration de guerre économique à laquelle le gouvernement doit mettre fin sans délai !", dénonce le collectif, qui se demande si derrière ce changement de calendrier décidé par Amazon se cache "la volonté de se soustraire à la nouvelle réglementation européenne sur la TVA qui entrera en vigueur au 1er juillet".

"Profiter du rebond de la consommation des Français"

En effet, les règles vont changer à partir du mois prochain pour les e-commerçants. Tous les produits commandés sur Internet et ne provenant pas de l'Union européenne seront soumis à une TVA de 20%, alors que les produits coûtant moins de 22 euros échappaient jusqu'ici à cette taxe.

Fin mai, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait pour rappel annoncé que les soldes d'été 2021 débuteront le mercredi 30 juin pour les commerçants, et non pas le mercredi 23 juin, estimant estimé "plus sage de ne pas décaler exagérément la date des soldes pour profiter du rebond de la consommation des Français".