Pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi 23 septembre la fermeture des salles de sport et des gymnases dans les onze métropoles en "zone d'alerte renforcée". Les gérants des salles comme les adhérents ont du mal à comprendre la mesure, les établissements ayant tous mis en place de stricts protocoles sanitaires.

"C'est un véritable cauchemar, un massacre économique en règle", s'est indigné Patrick Joly, co-fondateur des clubs de sport L'Usine sur BFMTV. "Aujourd'hui, honnêtement, je ne sais pas comment nous allons tous nous en sortir.

Il y a 5.000 clubs, 35.000 salariés, des millions d'adhérents... C'est infernal. Nous avons mis en place des mesures de distanciation, nous avons été extrêmement vertueux. Et pourtant, nous sommes les mauvais élèves, comme les bars, les restaurants ou d'autres. On ne sait plus quoi faire", a-t-il ajouté. 

"On applique au maximum le protocole", indique de son côté un employé d'une salle de sport parisienne. Il va de nouveau "se retrouver au chômage partiel". "C'est rude, on a déjà été fermé entre mars et juin. Nous, on appartient à un groupe, on est solide, mais plusieurs petites structures ont dû baisser le rideau", déplore-t-il.

Au micro d'Europe 1, Emmanuel, qui travaille à l'accueil d'une salle de sport lilloise, estime que la décision stigmatise les salles. "On prend beaucoup de mesures ici par rapport à l'hygiène. On impose des règles, des conditions, on garde la distanciation, on fait en sorte que les adhérents puissent nettoyer leurs machines, amener leur serviette", assure-t-il. "Certes, il y a une montée du virus, mais de là à ce que l'Etat nous bloque de cette façon, ça c'est dur", estime-t-il. 

"C'est dommage. Le sport, on en a vraiment besoin pour vivre, pour se défouler, oublier notre anxiété face au coronavirus", regrette de son côté, Camille, une étudiante également interrogée par Europe 1. Selon elle, les gérants de sa salle de sport "ont pris toutes les mesures qu'ils pouvaient". "Je ne comprends pas du tout pourquoi c'est fermé", ajoute-t-elle.