Le géant bancaire britannique HSBC envisage de supprimer 10.000 nouveaux emplois, selon le Financial Times lundi, deux mois après le départ surprise de son patron et une première annonce de 4.000 suppressions de postes, face aux nombreux défis à relever entre guerre commerciale, Brexit et taux bas.

Ces nouveaux licenciements concernent principalement des postes bien rémunérés et s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle campagne de réduction des coûts menée par le nouveau patron Noel Quinn. Celui-ci a succédé à John Flint, parti début août.

"Nous savons depuis des années que nous devons faire quelque chose au sujet de nos coûts de fonctionnement, dont la composante la plus importante concerne les employés", a déclaré une source anonyme citée par le quotidien économique. 

"Il y a une modélisation très difficile en cours. On se demande pourquoi nous avons autant de gens en Europe alors que nous avons des rendements à deux chiffres dans certaines parties de l'Asie", ajoute-t-elle.

Interrogée par l'AFP, la banque n'a pas souhaité commenter les informations du quotidien des affaires. HSBC pourrait avoir l'occasion d'en dire plus lors de la présentation de ses résultats pour le troisième trimestre, prévue le 28 octobre.

Le puissant syndicat britannique Unite s'est dit quant à lui "consterné" après cette information de presse.

"Ces informations sur des suppressions d'emplois massives nécessitent une réponse approfondie de HSBC afin de rassurer les salariés(...). Unite va demander des comptes à la banque", souligne Dominic Hook, un responsable du syndicat.

- JPMorgan Chase, Wells Fargo... -

Début août la banque basée à Londres a annoncé le départ soudain de son PDG John Flint après seulement 18 mois en poste, sans donner de raison précise à cette décision et au moment où HSBC semble vouloir en faire plus pour réduire ses coûts dans un contexte de marché défavorable.

"Le départ de John Flint pourrait s'expliquer par sa réticence à prendre les mesures nécessaires pour réduire la voilure en Europe. Noel Quinn semble ne pas avoir les mêmes scrupules alors que HSBC cherche à se concentrer davantage sur ses activités asiatiques qui rapportent plus", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La banque avait déjà révélé qu'elle supprimerait environ 4.000 emplois, pour la plupart des postes de direction, dans le cadre d'une nouvelle restructuration visant à faire face à la tourmente mondiale. HSBC envisage en outre une possible cession de sa banque de détail en France, révélaient les syndicat en septembre.

Malgré ces annonces alarmistes, son bénéfice net du premier semestre a augmenté de 18,6% par rapport à l'année précédente pour s'établir à 8,5 milliards de dollars. La banque devrait publier ses résultats du troisième trimestre à la fin du mois.

D'autres grandes banques tentent également de réduire leurs coûts.

Les américaines JPMorgan Chase et Wells Fargo notamment ont revu à la baisse leurs prévisions de bénéfices pour 2019, liées aux taux d'intérêt, alors que les banques centrales du monde entier assouplissent leur politique monétaire en réponse à l'affaiblissement des perspectives de croissance mondiale.

Des taux d'intérêt plus bas signifient moins de profits sur les prêts consentis par les banques, surtout si elles ont offert des rendements plus élevés sur les dépôts pour attirer la clientèle. 

Et le mois dernier, la Commerzbank, le deuxième prêteur allemand, a déclaré qu'elle prévoyait de supprimer l'équivalent de 4.300 postes à plein temps, soit un dixième de ses effectifs, et de fermer 200 agences dans le cadre de sa restructuration.

La Deutsche Bank a annoncé 18.000 suppressions de postes et la Société générale 1.600.