Un congé paternité allongé et en partie obligatoire... L'annonce a été faite par l'Elysée mardi soir, mais Emmanuel Macron, en visite ce mercredi au centre de protection maternelle infantile de Longjumeau dans l'Essonne, doit donner plus de détails sur cette réforme sociétale attendue de longue date.

"La réforme du congé paternité est au coeur de notre projet politique, elle parle d'égalité des chances et des sexes, d'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Elle est très attendue", a précisé le gouvernement aux 'Echos'.

La durée du congé paternité va ainsi passer de 14 jours à 28 jours (en incluant le congé de naissance), dont une partie sera obligatoire, quel que soit le contrat de travail. Sur Instagram, le président de la République a précisé dans la journée de mercredi que 7 jours seront obligatoires.

Un coût de 520 millions d'euros en 2021

Les naissances multiples (jumeaux, triplés...) devraient donner droit, comme actuellement, à 7 jours supplémentaires. La mesure doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain. Selon le quotidien, la réforme, qui sera inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, fera doubler le coût du dispositif, passant de 260 millions d'euros cette année à environ 520 millions en 2021 et 780 millions en 2022.

Le nombre de pères qui auront recours à ce congé paternité sera certainement plus élevé, notamment en raison de l'amélioration attendue du taux de recours, d'après le gouvernement qui souhaite également favoriser l'égalité femmes-hommes.

Dans l'intérêt du développement de l'enfant

Le gouvernement avait déjà annoncé une prise de décision d'ici "la fin du mois", alors qu'un rapport de la commission présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik avait été remis début septembre au secrétaire d'Etat à l'enfance et aux familles, Adrien Taquet.

Le texte se penchait sur l'aide à la parentalité pour les "1.000 premiers jours de l'enfant" et préconisait alors un congé paternité étendu à 9 semaines dans l'intérêt du développement de l'enfant. "Ces 1.000 premiers jours, ce sont au fond ceux durant lesquels les vraies inégalités se construisent. Si on n'est pas encadré de la même façon et accompagné de la même manière par la famille, on a un éveil affectif qui est différent", a expliqué Emmanuel Macron...