Après quatre jours de tumulte, l’Assemblée nationale a voté en première lecture dans la nuit de mardi à mercredi 27 juillet le projet de loi de finances rectificative prévoyant un paquet d'un peu plus de 20 milliards d'euros pour améliorer le pouvoir d'achat en cette période de forte inflation. "Avec ce texte, nous passons du quoi 'qu’il en coûte' au 'combien ça coûte'", assure le ministre des Comptes publics Gabriel Attal dans un entretien au Figaro publié mercredi soir. 

Le locataire de Bercy déplore toutefois "que l’essentiel des formations politiques aient déserté tout objectif de responsabilité budgétaire" en déposant de nombreux amendements très coûteux. "Le millier d’amendements déposé sur ce texte par les oppositions équivaut à plus de 100 milliards d’euros de dépenses supplémentaires ou de moindres recettes. Zéro économie proposée pour les financer. Le courage, ce n’est pas de trouver des taxes, mais de trouver des économies", fustige-t-il.$

Du côté de l'exécutif, "notre philosophie est connue : pas d’austérité, mais de la maîtrise budgétaire", martèle Gabriel Attal. Pour ce faire, le gouvernement va proposer une baisse de 3% des dépenses de l'Etat en volume dans le budget 2023 par rapport à la dernière loi de finances rectificative, annonce-t-il.

Quelles économies ?

Selon lui, la sortie des dispositifs d'urgence et des dispositifs de relance liés à la pandémie devraient permettre de réaliser une économie de près de 9 milliards d'euros dans le prochain budget. Également sources d'économies, "les réformes des retraites et du chômage, qui feront l'objet de négociations", a poursuivi le ministre.

Du côté des ministères, ce sont ceux du Travail, de l'Éducation nationale et de la Défense qui verront leurs moyens augmenter le plus, conformément aux engagements de l'exécutif", a indiqué le ministre, bénéficiant "chacun de plusieurs milliards supplémentaires".

Le ministère des Affaires étrangères a de son côté réclamé des augmentations de dotations notamment dans le secteur du cyber, a ajouté le ministre, précisant que les arbitrages sur le budget devraient être finalisés "en fin de semaine".

Jeudi dernier, Bercy avait indiqué vouloir réduire fortement le rythme d'augmentation de la dépense publique sur le quinquennat, de 0,6% en volume en moyenne par an, ce qui inclut aussi notamment les collectivités locales, a précisé le ministère en présentation du programme de stabilité que l'exécutif transmet chaque année à la Commission européenne.