Avec les avions de la quasi-totalité des compagnies aériennes cloués au sol en raison de la pandémie de Covid-19, de nombreux aéroports sont aujourd'hui totalement fermés au trafic commercial. Dans un communiqué publié ce lundi, l'Union des aéroports français (UAF), qui représente 150 plateformes françaises de toutes tailles, a demandé le soutien de l'Etat pour éviter la faillite.

"En l'absence de recettes, ces aéroports doivent faire face à des coûts fixes très importants. Les équilibres économiques des aéroports sont donc clairement fragilisés et leur pérennité menacée", a expliqué l'organisation, précisant avoir formulé "deux demandes pressantes auprès des pouvoirs publics".

Dans un premier temps, elle demande de "pouvoir continuer à bénéficier des taux actuels de prise en charge par l'Etat du chômage partiel au-delà du 1er juin compte tenu des contraintes fortes pesant sur la reprise du transport aérien".

Prise en charge du coût des missions de sûreté et sécurité

Si le recours par les aéroports, à plus de 80% de leurs salariés, au dispositif du chômage partiel a été en effet "un outil de préservation des trésoreries et des emplois", la reprise du trafic aérien sera "lente, progressive et partielle", a rappelé l'UAF. D'autant plus que les mesures de protection sanitaire décidées par les Etats vont "restreindre l'activité dans les prochains mois avec un effet négatif supplémentaire sur le trafic à défaut de coordination" entre les Etats membres de l'UE, a ajouté l'organisation.

Par ailleurs l'UAF souhaite que l'Etat assume "sur son budget le coût du déficit de financement 2020 des missions régaliennes de sûreté et sécurité aéroportuaires", estimé aujourd'hui à 500 millions d'euros, afin d'éviter une "explosion de la taxe d'aéroport". Pour rappel, les missions de sûreté et sécurité aéroportuaires sont habituellement financées par la taxe d'aéroport assise sur le billet d'avion.

Risque d'une "augmentation insoutenable de la taxe d'aéroport"

Sans réponses concrètes à ces deux demandes, les aéroports se retrouveraient dans l'incapacité "d'assurer dans les prochaines semaines le paiement des sociétés de sûreté, et par conséquent le redémarrage du trafic". "Le déficit 2020, cumulé avec la baisse prévisible du trafic passager, entraînera à l'avenir une augmentation insoutenable de la taxe d'aéroport et donc une dégradation très forte de la compétitivité des aéroports français", a poursuivi l'organisation.

"Les aéroports sont une pièce maîtresse du développement économique et social des territoires. Si rien n'est décidé très rapidement sur le chômage partiel et la taxe d'aéroport, c'est à la fois la pérennité d'un certain nombre d'aéroports ainsi que la reconstruction de la connectivité française que l'on met en péril" a estimé le président de l'UAF Thomas Juin. "Nous avons aujourd'hui besoin d'un véritable plan en faveur de la reconstruction de la connectivité de notre pays", a-t-il ajouté.