La restauration retrouve progressivement des couleurs... Après un coup d'arrêt en raison du confinement lié à la pandémie de coronavirus, le secteur a été autorisé à rouvrir ses établissements à la faveur du déconfinement en France. Selon une récente étude du cabinet Food Service Vision dévoilée par 'Les Echos', 76% des Français qui allaient au moins une fois par mois au restaurant avant la crise sont retournés dans leurs établissements ou ont pratiqué de la vente à emporter au mois de juin.

Après une chute de 78% en avril, quand les Français devaient se confiner, et de 61% en mai, le chiffre d'affaires en juin reste en baisse de 43% (-3,5 milliards d'euros) par rapport à celui observé à la même période l'an passé.

Sur l'ensemble du premier semestre, le repli atteint 40%, ce qui représente un manque à gagner de 17,5 milliards d'euros, dont 3,5 milliards d'euros pour juin. L'étude note toutefois que la situation diffère selon le type d'activité...

Les fast-foods ont pu rouvrir plus tôt

D'après le président fondateur du cabinet François Blouin, cité par le quotidien économique, "on assiste à un retour quasiment à la normale" dans les commerces de proximité, tels que les boulangeries, qui ont retrouvé près de 90% de leurs ventes. La restauration commerciale, qui avait été mise à l'arrêt en avril (-91%), a su également remonter un peu la pente, à -48%.

Mais c'est la restauration rapide (fast-foods, snacks...) qui porte l'essentiel de la dynamique, avec une perte de chiffre d'affaires limitée à 18%. "Ces bonnes performances tiennent en particulier à l'ouverture tôt de l'essentiel du parc", explique François Blouin. A noter que de nombreux établissements dans la restauration rapide étaient restés ouverts, en proposant par exemple des services de livraisons...

Reprise plus lente pour la restauration collective

En revanche, la reprise s'avère plus lente pour la restauration collective, qui passe à -50% en juin contre -66% en avril. Des domaines sont particulièrement touchés, notamment en entreprise. L'étude note également que la reprise n'a pas vraiment profité aux cantines des écoles et des collèges (-81%), tandis que la restauration sociale et la restauration de santé ont peu souffert de la crise, avec un repli limité du chiffre d'affaires de 5%.

Si le secteur affiche un rebond de son activité en juin, l'ensemble de l'industrie aura "besoin de retrouver encore plus de couleurs", explique le président de Food Service Vision à 'BFMTV'. Les prochaines semaines dépendront de plusieurs facteurs, comme l'envie des ménages français de dépenser ou non une partie des 75 milliards d'euros d'épargne forcée durant le confinement, selon les chiffres de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)...