C'est l'une des conséquences de la pandémie de Covid-19 : les Français se sont rués sur les légumes en conserves et surgelés, plus pratiques à stocker quand on doit limiter ses sorties.

Lors du premier confinement décrété au printemps, les ventes en supermarché avaient bondi  : +31% en volume pour les légumes surgelés et +28% pour les conserves, selon Kantar. Pendant le deuxième confinement, la consommation de ces produits a augmenté de 50%, selon RTL, qui précise en plus que le secteur a connu une croissance de 8% l'an dernier et plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. 

Alors que la situation sanitaire ne s'améliore pas et que de nouvelles restrictions sont attendues, les usines s'emploient à sortir de gros volumes de légumes en conserve et surgelés en prévision d'une extension du couvre-feu dès 18H00. "On a des volumes qui tirent très très fort en prévision des annonces de ce soir", a déclaré jeudi 14 janvier, sans précisions chiffrées, Olivier Morel, le président de l'interprofession des légumes en conserve et surgelés Unilet, lors d'une conférence de presse. "Les usines en ce moment tournent à fond la caisse", sept jours sur sept, pour faire face à une "hausse brutale de consommation", a poursuivi M. Morel.

"De la tension", mais "pas de pénurie massive"

"Il y a de la tension" mais "on n'anticipe pas de pénurie massive", a encore déclaré M. Morel, tout en rappelant que les fabricants dépendaient lors du premier confinement de la disponibilité de la matière première agricole, laquelle a été mise à mal par une récolte 2020 décevante. "Cette campagne a été particulièrement difficile, avec des volumes récoltés nettement en deçà des prévisions : -14% pour le pois, -12% pour les flageolets et -11% pour les haricots, créant de fortes tensions sur le marché", souligne l'interprofession.

La filière fait parallèlement face à la chute des commandes de la restauration collective et commerciale (habituellement 49% des débouchés des légumes surgelés, 14% pour les légumes en conserve). Or, fait-elle valoir, le report de ces volumes vers les linéaires des supermarchés n'est "pas simple" en raison de gammes et conditionnements particuliers.