Cette profession de foi, pour la troisième édition du sommet "Choose France", se heurte néanmoins à l'actualité sociale: après les "gilets jaunes" en 2019, la mobilisation contre la réforme des retraites atteint son 47e jour même si la grève dans les transports marque le pas.

Plusieurs organisations syndicales ont appelé à manifester en fin de matinée devant la gare de Versailles Chantiers. Plus de 300 manifestants étaient présents, selon les organisateurs, 200 selon la police, avec des slogans tels que "Macron on vient te chercher chez toi" ou encore "Macron dégage".

"En tant que cheminots depuis 30 ans on nous calomnie, on est traité de parasites de la société française par le gouvernement. Les vrais parias, c'est ce gouvernement", a pesté Éric Bezou, cheminot à Mantes-la-Jolie, syndiqué SUD-Rail, tandis que la manifestation se déroulait dans un esprit bon enfant.

Dimanche soir, l'Elysée a détaillé de nouveaux investissements, le plus important provenant de l'armateur italo-suisse MSC qui a passé une commande d'un montant de 2 milliards d'euros aux Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire pour deux nouveaux paquebots livrables en 2025 et 2027.

 

Cette commande ferme s'accompagne de la signature de deux protocoles d'accord portant potentiellement sur 4 milliards d'euros d'investissements supplémentaires.

"Choose France", événement auquel sont attendus près de 200 dirigeants d'entreprises français et étrangers qui vont participer au total à "plus de 400 rencontres bilatérales", est organisé depuis 2018 à l'orée du Forum économique mondial (WEF) de Davos en Suisse. 

Outre le président et le Premier ministre Edouard Philippe, 19 membres du gouvernement vont accueillir, sous les ors du château royal, des patrons de grands groupes américains (Coca-Cola, Snap Inc, Fedex, Google, Netflix...), asiatiques (Hyundai Motors, Samsung Electronics, Fosun, Toyota...), africains (Cooper Pharma, Orascom) et européens (Rolls Royce, EY, ING Bank...).

Le chef de l'Etat profitera également de la journée pour promouvoir les conditions d'accueil et de développement des start-up en France, principalement par l'extension de dispositifs d'intéressement au capital visant à faciliter le recrutement.

Parmi ces mesures: l'ouverture aux entreprises étrangères des options d'achats sur les titres de la société (BSPCE) mais également un élargissement de l'exonération des charges patronales des attributions gratuites d'actions (AGA) aux entreprises de taille intermédiaire n'ayant jamais servi de dividende, et non plus aux seules PME.

- Investissements étrangers en forte hausse -

Comme en 2018, la France demeure la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni, qui s'apprête à sauter dans l'inconnu en sortant de l'Union européenne. Entre 2017 et 2019, son attractivité a progressé du 22e au 15e rang du classement publié par le WEF, "soit la meilleure progression du top 20", selon l'Elysée.

Selon Matignon, les investissements directs étrangers dans les entreprises françaises ont crû de plus de 5 milliards d'euros en 2018 (+20%) "et l'année 2019 promet de battre de nouveaux records".

La construction à Saint-Nazaire des deux nouveaux paquebots de 6.700 passagers va générer "14 millions d'heures de travail, correspondant à 2.400 emplois pendant trois ans et demi", précise l'exécutif.

L'accord prévoit également le développement d'une nouvelle classe de paquebots au GNL, ainsi qu'un nouveau prototype de bateaux propulsés pour partie à la voile, intégrant de fait les "meilleures innovations en matière environnementale", le secteur de la croisière étant régulièrement accusé d'énormément polluer.

Autres annonces dans le cadre de "Choose France": la décision de Coca-Cola et de son embouteilleur d'investir un milliard d'euros sur cinq ans en France, dont la moitié pour renforcer le réseau de production et de distribution, et l'autre pour "soutenir le développement de ses marques actuelles et introduire de nouveaux produits sur le marché français".

Le géant pharmaceutique AstraZeneca a annoncé de son côté un investissement de plus de 450 millions d'euros sur cinq ans en France, dont plus de 200 millions d'euros pour son site de Dunkerque où M. Macron s'est rendu lundi.