La classe politique marseillaise est vent debout face aux nouvelles mesures du gouvernement face à la crise du Covid-19, annoncées par Olivier Véran mercredi 23 septembre. La métropole d'Aix-Marseille, ainsi que la Guadeloupe, ont été placées en zone d'alerte "écarlate". Cette décision doit entraîner entre autres la fermeture totale des bars, restaurants et salles de sport dès samedi, pour une durée de 15 jours.

"Une nouvelle fois notre territoire est sanctionné, puni, montré du doigt. Nous sommes dans l'incompréhension et dans la colère", s'est indigné le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoit Payan, dans une conférence de presse donnée en milieu de matinée, jeudi 24 septembre. "Notre vie vient d'être mise en quasi-confinement sans que personne n'ait été concerté. Je n'ai été prévenu qu'une heure avant la conférence de presse d'Olivier Véran", affirme t-il, dénonçant un "affront" face à la deuxième ville de France.

Face à ces constants, la ville de Marseille "demande au gouvernement 10 jours avant la mise en place de nouvelles mesures". "Si à la fin de la semaine prochaine, les indicateurs repartent à la hausse, nous serons prêts à prendre les décisions qui s'imposent et qui seront alors comprises par tout le monde", fait-il valoir, "D'ici là, il faut impérativement que les mesures de l'Etat soient gelées", exhorte t-il, déplorant une situation "ubuesque et dramatique" pour le quotidien des Marseillais. "Marseille, deuxième ville de France doit être entendue et respectée", fait valoir l'adjoint de la nouvelle maire Michèle Rubirola, dont l'équipe vient de prendre les rênes de la ville.

"Souvenez-vous de ce mois d'août !", rétorque Véran

Face à cette indignation, la réponse du ministre de la Santé ne s'est pas faite attendre. "J'ai passé mon mois d'août à faire des alertes quasi-quotidiennes aux Français en leur disant qu'on avait des signes de reprise épidémique, dans les populations jeunes, notamment Marseille", a expliqué Olivier Véran lors d'une audition au Sénat.

"L'exemple international nous montre que quand le virus circule chez les jeunes, il finit par passer par les moins jeunes. A l'époque, vous aviez des experts parmi ceux que vous citez comme étant en rupture de confiance avec nous, qui sur les plateaux télé disaient 'ce serait peut-être pas mal si les jeunes se contaminent les uns les autres'. Souvenez-vous de ce mois d'août ! J'ai eu un discours d'alerte, de sensibilisation. Je suis allé dans les territoires où le virus circulait en disant 'attention, c'est maintenant qu'il faut prendre les bonnes mesures'", a t-il abondé.

"On est dans une situation où l'on ne peut pas se permettre d'attendre 10 jours de plus", a répondu pour sa part l'entourage du Premier ministre.