L'épidémie de grippe est bien là. Le virus saisonnier est désormais déclarée en métropole française.

Redoutée depuis plusieurs semaines en raison de l'épidémie de bronchiolite et de la reprise des contaminations de Covid-19, la grippe frappe la Bretagne et la Normandie, ont annoncé mercredi 30 novembre les autorités sanitaires. 

 "La Bretagne et la Normandie sont passées en épidémie", a annoncé l'agence Santé publique France dans un bilan de la semaine écoulée au 27 novembre. Outre-mer, l'épidémie de grippe frappait déjà la Martinique, Mayotte et la Réunion.D'autres régions sont par ailleurs en phase "pré-épidémique". C'est le cas d'Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre-Val de Loire, du Grand Est, des Hauts-de-France, de l'Île-de-France et de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La "triple épidémie"

L'arrivée de l'épidémie de grippe est précoce cette année, en particulier par rapport à la saison précédente où elle avait atteint un pic très tardif, au début du printemps. Surtout, elle survient alors que deux épidémies respiratoires touchent déjà le pays : le Covid, qui connaît un rebond ces derniers jours, et une flambée de bronchiolite, dont les contaminations chez les bébés sont sans précédent depuis une dizaine d'années.

Cette année, "la situation est inédite parce qu'il y a plusieurs virus en situation épidémique en même temps, (même si) leur phase d'évolution est différente", souligne auprès de l'AFP l'épidémiologiste Mahmoud Zureik. C'est la "triple épidémie", une situation qui met déjà à l'épreuve les systèmes de santé d'autres pays comme les Etats-Unis, où les hospitalisations liées à la grippe sont à un niveau particulièrement élevé depuis plusieurs semaines.

Le nombre de cas graves limité 

Pour la grippe, l'arrivée de l'épidémie se traduit par une nette hausse des consultations chez le médecin, qui ont bondi de moitié depuis la semaine dernière sur l'ensemble de la métropole. De même, la situation commence à être ressentie à l'hôpital. Les passages aux urgences pour syndrome grippal ont, eux aussi, augmenté de moitié.

Pour l'heure, le niveau des cas graves et des décès reste néanmoins limité, avec une vingtaine de patients en réanimation et trois décès, précisent les autorités sanitaires. Toutefois, cette arrivée rapide de la grippe rend d'autant plus pressante la vaccination des personnes à risque, notamment tous les plus de 65 ans, alors que la campagne peine à décoller. Il y a une "importance pour les personnes à risque de se faire vacciner contre la grippe sans tarder", a insisté Santé publique France.

Vaccinations et rappels trop bas 

Mardi à l'Assemblée nationale, la Première ministre Elisabeth Borne a solennellement appelé les Français à porter le masque dans les lieux les plus fréquentés. Elle a en outre regretté la faible vaccination contre la grippe. "La vaccination contre la grippe (...) est malheureusement très basse cette année". 

Depuis un mois et demi, les Français à risque - notamment tous les plus de 65 ans - peuvent en effet se faire vacciner gratuitement, mais ils ne sont pas assez à le faire. Avec environ cinq millions de vaccinés contre la grippe, leur nombre est en nette baisse par rapport à l'an dernier (13 %). La vaccination de rappel contre le Covid peine elle aussi à décoller.