L'entreprise de communication de 200 salariés a recruté 150 intérimaires qui se relaieront en "trois-huit", six jours sur sept, pour ce défi inattendu, qui provoque "excitation" mais aussi "un peu de stress", confie Marion Feltzinger, responsable marketing.
"Nous avons eu l'intégralité des professions de foi et des bulletins de vote hier (mardi) à 18H00. Donc on a tout de suite lancé une équipe de nuit à partir de 21H00", retrace-t-elle.
Si l'entreprise située au pied des Vosges avait remporté un appel d'offres d'assemblage de documents électoraux pour quatre ans, elle ne s'attendait pas à se replonger dans la propagande électorale quelques semaines seulement après les élections européennes. Pour ce premier scrutin, elle s'était préparée plusieurs mois en avance.
Cette fois, "ce sont des élections totalement imprévues, une situation totalement inédite. On n'a jamais rencontré ça", reconnaît Mme Feltzinger.
"Cela a été une organisation de dernière minute mais on a eu la chance d'avoir fait les élections européennes juste avant donc toutes les machines, les assembleuses, les mises sous pli étaient en place."
Vacances annulées
Pour répondre à l'urgence, il a toutefois fallu s'adapter: "Certains collaborateurs ont annulé leurs congés. Mais on a également mis en place des équipes d'intérimaires donc (...) on a presque doublé les effectifs", avec "350 voire 400 collaborateurs qui sont totalement mobilisés pour les élections", énumère-t-elle.
Au milieu des machines installées dans 15.000 m2 d'ateliers, chacun est absorbé par sa tâche, dans un bourdonnement incessant.
Certains s'occupent de "l'adressage": c'est-à-dire de personnaliser les enveloppes que chaque électeur recevra dans sa boîte aux lettres.
D'autres se chargent de "l'assemblage" comme Nathalie Beneton: "On assemble les professions de foi et les bulletins de vote et ensuite ça part à la mise sous pli, dans les enveloppes qui seront envoyées aux électeurs", décrit-elle.
Habituellement commerciale de l'entreprise à Besançon, Mme Beneton a été mise à contribution, prenant son service à Rouffach à 05H00. Qu'ils soient employés au service comptabilité, informatique ou viennent de la direction, "tout le monde aide un peu, selon ses disponibilités", raconte-t-elle.
Dernière étape, le "colisage": la préparation des colis remplis des documents électoraux qui seront envoyés aux bureaux de vote.
Chaque jour, La Poste vient chercher des colis qui partiront vers leurs destinataires.
"Bourrage papier"
Au total, le groupe 3ma travaille pour six départements (Haut-Rhin, Bas-Rhin, Côte d'Or, Doubs, Vosges et Territoire de Belfort) et 39 circonscriptions.
Malgré des informations connues à la dernière minute, pas question de s'emmêler les pinceaux. Hélèna Rugiero, chargée qualité, y veille: "Je vérifie qu'il y a les bons documents pour les bonnes circonscriptions et les bons départements" expose-t-elle, s'assurant qu'il n'y ait pas "de manque ou deux fois le même document".
Certains tracts finissent dans un bac, avec des candidats au visage froissé, victimes d'incidents techniques.
"C'est quand il y a eu du bourrage papier, ça arrive. On les trie et on les recycle", assure Mme Feltzinger. Pour pallier d'éventuels couacs comme "une panne électrique, un orage", une équipe de maintenance est sur le pont.
Malgré ces petites inquiétudes, "on est contents de vivre ce moment-là", dit-elle, "on en est très fiers".
Avec ces élections au coeur de l'actualité, "on a l'impression de contribuer un peu", dit aussi Joshua Germain, intérimaire.
La mise sous pli doit être achevée le 26 juin à minuit.
Pour le deuxième tour des législatives, rebelote, avec des délais encore plus serrés: l'entreprise n'aura que deux jours pour préparer les plis qui devront être prêts le 4 juillet à minuit.