Alors que la course au vaccin contre le Covid-19 s'accélère, Emmanuel Macron table sur une campagne de vaccination en deux temps. Le chef de l'Etat prévoit pour début 2021 "une première campagne de vaccination très ciblée, avec des vaccins de première génération" compte tenu des doses dont la France disposera, suivi "d'une deuxième vague entre avril et juin, plus large et plus grand public, allant vers la vaccination du plus grand nombre", a-t-il expliqué mardi 1er décembre lors d'un point de presse avec le Premier ministre belge Alexander De Croo.

"Il ne s'agira pas d'une stratégie de vaccination obligatoire mais d'une stratégie de conviction et de transparence", a réaffirmé le président de la République. =1emLa première phase de la vaccination aura lieu "dès que possible après les homologations des autorités sanitaires européennes, entre fin décembre et début janvier.

Mais "il ne s'agira pas d'une campagne grand public, compte tenu des doses auxquelles nous auront accès pour nos pays", a-t-il souligné.

Cette première phase, a ajouté M. Macron, sera réalisée avec des vaccins de première génération "sur lesquels on a peu de recul et dont les conditions de conservation et de logistique sont assez complexes, -80 ou -20 degrés à ce stade, et qu'on va plutôt réserver aux publics les plus sensibles". 

Eviter une "course contre-productive"

Les doses ont été réservées au niveau de la Commission européenne, a rappelé le président français, avec "une clé de répartition entre les Etats membres en fonction de la population", afin d'éviter une "course contre-productive". Ces vaccins seront alloués, produits et acheminés dans chaque pays dans le cadre d'une stratégie européenne, puis la stratégie vaccinale sera déterminée au niveau national par chaque Etat membre, a-t-il souligné.

"Il y aura pas une bataille entre les pays européens" grâce à cette mutualisation, a renchéri Alexander De Croo mais "vacciner des centaines de millions d'Européens" prendra "plusieurs mois".

Les résidents en Ehpad bel et bien prioritaires

Dans le même temps, le Premier ministre Jean Castex a annoncé à l'Assemblée nationale que les personnes âgées résidant en Ehpad seraient vaccinées en priorité contre le Covid-19, conformément aux recommandations de la Haute autorité de santé rendues lundi. Une "catégorie" des personnels travaillant en Ehpad feront également partie de cette première vague de vaccination, a précisé le chef du gouvernement, ajoutant qu'il détaillera la stratégie gouvernementale "dès jeudi".

Avec plus de 16.000 morts parmi leurs résidents (sur un total de 52.000) et des restrictions de visites drastiques des familles, les Ehpad ont payé un très lourd tribut à l'épidémie de Covid-19.

L'Agence européenne des médicaments avait annoncé un peu plus tôt dans la journée qu'elle tiendrait une réunion extraordinaire le 29 décembre "au plus tard" pour donner, ou pas, son feu vert à la commercialisation du vaccin contre le Covid-19 développé par l'allemand BioNTech et l'américain Pfizer. "Si les données soumises sont suffisamment solides pour conclure sur la qualité, la sécurité et l'efficacité du vaccin, l'EMA (...) conclura son évaluation lors d'une réunion extraordinaire prévue le 29 décembre au plus tard", a déclaré le régulateur européen dans un communiqué.

Auparavant, l'alliance entre les laboratoires américain Pfizer et allemand BioNTech avait annoncé avoir déposé la demande d'autorisation conditionnelle de son vaccin contre le Covid-19 dans l'UE auprès l'EMA. 

Une autre réunion se tiendra d'ici le 12 janvier pour examiner la demande de mise sur le marché que vient de déposer le laboratoire américain Moderna pour son vaccin contre le Covid-19, a indiqué dans un communiqué distinct le régulateur européen.