Raid militaire israélien meurtrier en Cisjordanie occupée jeudi, suivi de tirs de roquettes de Gaza vers Israël et de frappes aériennes israéliennes de représailles. Vendredi, un Palestinien tue sept personnes à Jérusalem-Est et samedi un autre blesse deux Israéliens. Dimanche, des gardes israéliens tuent un Palestinien en Cisjordanie.

Les violences font craindre un nouvel engrenage et les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l'étranger.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, après Le Caire, est attendu à Jérusalem et Ramallah lundi et mardi pour évoquer des mesures en vue d'une désescalade.

Après les attaques anti-israéliennes à Jérusalem-Est, la partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis samedi soir une réponse "forte". 

Son cabinet de sécurité, réuni en urgence, a ensuite annoncé que la maison de Khayri Alqam, 21 ans, auteur de l'attaque ayant tué vendredi six Israéliens et une Ukrainienne près d'une synagogue avant d'être abattu, "serait mise sous scellés immédiatement avant sa démolition".

Dimanche, des soldats israéliens ont scellé les entrées de la maison, après que des Palestiniens en ont sorti leurs affaires, selon un correspondant de l'AFP sur place.

La mère de Khayri Alqam a été maintenue avec quatre autre personnes en garde à vue, a indiqué la police, sur les 42 suspects arrêtés après la fusillade de vendredi dans le quartier de colonisation de Neve Yaacov.

- Armer plus 

Le gouvernement a été plus loin dimanche en décidant de mettre sous scellés la maison de l'auteur de l'attaque de samedi à Jérusalem-Est, même si elle n'a pas fait de morts.

Israël jusque-là démolissait seulement les maisons de Palestiniens qui tuent des Israéliens. Et ce processus passait par un préavis aux familles et une procédure d'appel.

Mais dans le cas de Khayri Alqam, la maison a été mise rapidement sous scellés, sans préavis ni appel, une mesure "prise au mépris total de l'Etat de droit", selon Dani Shenhar, de l'organisation israélienne de défense des droits humains HaMoke.

Pour Israël, la démolition des maisons de Palestiniens accusés d'attaques a un effet dissuasif, mais les détracteurs de cette pratique la dénoncent comme un châtiment collectif.

Le cabinet Netanyahu a en outre annoncé la "révocation des droits" à la sécurité sociale des "familles de terroristes soutenant le terrorisme". Et la révocation des cartes d'identité israéliennes des proches des assaillants a été à l'ordre du jour de la réunion du gouvernement dimanche. 

Ces mesures s'appliquent à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne, comme les Arabes israéliens, et aux Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est.

Elles sont conformes aux propositions des partenaires politiques d'extrême droite de M. Netanyahu qui lui ont permis de revenir au pouvoir.

Le cabinet de sécurité a par ailleurs décidé de faciliter l'obtention de permis de port d'armes pour les civils israéliens.

- "Spirale de la mort" -

Les attaques palestiniennes à Jérusalem-Est, qui n'ont pas été revendiquées, ont eu lieu après la mort jeudi de 10 Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le plus sanglant des dernières années.

Et les violences n'ont pas cessé.

Dimanche, des gardes de sécurité israéliens ont tué un Palestinien de 18 ans, Ali Ahmad Salmane, près d'une colonie israélienne en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes. L'armée a affirmé qu'il était armé.

Une maison et un véhicule palestiniens dans le village de Turmus Ayya en Cisjordanie ont été incendiés, une attaque imputée par des habitants à des colons israéliens. Un responsable de la sécurité israélienne a accusé des extrémistes israéliens.

Selon l'agence officielle palestinienne Wafa, 120 voitures ont été la cible de pierres lancées par des colons israéliens, et 22 magasins ont été attaqués à Naplouse en Cisjordanie samedi soir.

"La spirale de la mort qui grandit jour après jour éteint les rares lueurs de confiance qui existent entre les deux peuples", a déploré le pape François.