"C'est la réforme de l'assurance chômage la plus violente depuis sept ans. Si cette réforme s'applique, elle pénaliserait plus d'un million de personnes, notamment les jeunes, les précaires et les seniors", a affirmé sur BFMTV/RMC la responsable syndicale.

Mme Binet a notamment dénoncé la piste évoquée la veille par la ministre du Travail Catherine Vautrin lors d'échanges avec les partenaires sociaux d'un durcissement des conditions d'affiliation avec le fait qu'il faudra avoir travaillé huit mois au cours des 20 derniers mois, au lieu de six mois pendant les 24 derniers mois actuellement.

"Ça pénalise directement toutes celles et ceux qui sont dans des secteurs dans lesquels l'emploi est par nature précaire", a-t-elle affirmé, citant l'agriculture, le tourisme, l'hôtellerie, la restauration ou la culture, secteurs "dans lesquels on ne peut pas travailler à l'année parce qu'il n'y a pas de boulot à l'année".

"Emmanuel Macron, s'il fait cette réforme, c'est d'abord pour nous voler 4 milliards d'euros, ça on l'a compris, et puis ensuite c'est pour tirer les droits de tous les salariés vers le bas en nous forçant à accepter n'importe quelles conditions de travail, de salaire, parce que nous retrouverons la peur du chômage et du licenciement", a-t-elle insisté.

Mme Binet, qui doit à son tour être reçue par Catherine Vautrin dans la soirée, a indiqué avoir hésité à s'y rendre, "puisqu'on sait a priori que notre avis importe peu à la ministre et au gouvernement", pointant une réforme "déjà ficelée".

Mais, a-t-elle ajouté, "c'est très important que le gouvernement dise la vérité et qu'enfin on puisse évaluer les conséquences de cette réforme violente de façon à permettre aux gens de se mobiliser".

Le Premier ministre Gabriel Attal doit officialiser dimanche les contours de la réforme, dans un format qui reste à préciser.