Alors que l'épidémie de coronavirus se poursuit, la ministre du Travail Élisabeth Borne a assuré mardi 26 janvier sur RTL qu'"il n'y a aucun doute : le 'quoi qu'il en coûte' durera aussi longtemps que la crise le nécessitera". "Tant que la crise le rendra nécessaire, on protégera les emplois avec l'activité partielle", a poursuivi la ministre, précisant que "la priorité, c'est de protéger les emplois".
Elle réagissait ainsi aux propos du ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, qui avait dit la semaine dernière dans un entretien aux Échos que "si 2021 marquera la fin de la crise et de la pandémie comme tout le monde l'espère, il faut aussi que 2021 marque la sortie du 'quoi qu'il en coûte'". "Je pense qu'il est optimiste sur la sortie de la crise", a-t-elle commenté.
La ministre a par ailleurs appelé les secteurs ayant recours aux contrats saisonniers à embaucher, même si leur activité est à l'arrêt comme c'est le cas des remontées mécaniques. "L'État prend en charge 100% de la rémunération du saisonnier", a rappelé Élisabeth Borne. "Au printemps, il y a eu près de neuf millions de salariés dont la rémunération a été prise en charge par l'État, ça a permis de sauver les emplois. En novembre, trois millions", a-t-elle précisé.
Élisabeth Borne a également souligné que l'exécutif était "très attentif à la situation des jeunes", qui est "très difficile". La ministre a rappelé que "dès le mois de juillet, on a mis en place un plan '1 jeune, 1 solution' qui propose des aides à l'embauche". "Plus d'un million de jeunes ont été recrutés en CDD ou CDI et 450.000 en apprentissage" a-t-elle indiqué, estimant que "ce plan portait ces fruits".
Continuer à réformer
La ministre a en outre réaffirmé sa volonté de mener à terme la réforme de l'assurance chômage, au lendemain de rencontres avec les partenaires sociaux au cours desquelles il a été acté que son entrée en vigueur serait liée à l'amélioration du marché de l'emploi. "J'ai proposé aux partenaires sociaux que les règles du futur système soient adaptées à la situation du marché de l'emploi", a-t-elle reconnu, concédant qu'il "faut tenir compte de la crise sanitaire, de la crise économique qu'on est en train de traverser".
Mais"la crise qu'on traverse n'efface pas la nécessité de réformer", a-t-elle nuancé, estimant que "le système actuel n'est pas satisfaisant" et que "l'objectif de cette réforme est de lutter contre la précarité et qu'il y ait plus d'équité". En revanche, la réforme des retraites, vivement contestée par les syndicats et suspendue en raison de la crise sanitaire, "n'est pas la priorité", a-t-elle dit.