"Peut-être faut-il un référendum de plus, mais il faut qu'il soit dans 40 ans, pour que l'Etat accepte d'investir sans prendre le risque de voir ses investissements perdus", a expliqué la triple candidate Rassemblement national à l'élection présidentielle sur France 2.
Alors que le territoire ultramarin est le théâtre de violences depuis plusieurs jours sur fond de révolte contre une réforme électorale dénoncée par les indépendantistes de l'île, la députée RN a épinglé "le calendrier" et "la méthode" choisis par le gouvernement sur ce dossier.
"Il faudra se mettre autour de la table car il n'y a pas d'autre solution (...) Je suis convaincue que les parties sont capables de le faire, même s'il est difficile de l'envisager maintenant au vu de la violence. Mais ils l'ont déjà fait, ils sont capables de s'asseoir, de s'écouter, et de construire ensemble un avenir", a affirmé Marine Le Pen.
Celle-ci s'est montrée ouverte à enclencher un nouveau processus de long terme avec à son issue un nouveau référendum, malgré la victoire du camp non-indépendantiste lors des trois consultations prévues par les accords de Nouméa, en 2018, en 2020 et en 2021.
"Faut-il, pour négocier et réussir, accorder aux Kanaks la possibilité de se prononcer dans 40 ans sur l'autonomie, pour permettre le développement aujourd'hui et pour les 40 prochaines années avec une pacification de la Nouvelle-Calédonie ? Oui, peut-être faut-il y réfléchir", a détaillé la cheffe de file des députés RN.
"Je plaide pour l'unité et je crois qu'on peut trouver autour d'un dialogue, autour d'une négociation, les conditions de l'unité demain de la Nouvelle-Calédonie", a-t-elle ajouté, assurant néanmoins que le dégel du corps électoral du scrutin provincial de l'archipel, objet de la réforme constitutionnelle du gouvernement, devait être "la contrepartie" de ce nouveau processus.
A l'Assemblée nationale, le RN a approuvé la révision constitutionnelle du gouvernement, aux côtés de la droite et de la majorité présidentielle.
L'ex-candidate du RN à la présidentielle a enfin dénoncé la position sur le dossier calédonien de la France insoumise, qui "souffle sur les braises (...) à chaque fois qu'il y a un germe de division quelque part", selon elle .