"Moi, je souhaite un vaccin français, avec une technologie française. Pourquoi on l'a pas?".
Pendant que la campagne de vaccination se déploie en France, François Ruffin a déploré l'absence de solution française face au coronavirus, et une "dépendance" vis-à-vis des vaccins américains fabriqués notamment par Pfizer-BioNTech et Moderna". "Ca nous place dans une situation de dépendance. La première souveraineté qu'on voudrait avoir, c'est sur notre santé !", a déclaré le député de la Somme sur le plateau de RMC-BFMTV, jeudi 14 janvier. Ce dernier "accuse" l'Etat de "complicité" dans la "casse" du géant français.
"Il faut l'expliquer aux Français. On a un outil en France pour le faire, qui est Sanofi. Sanofi a cassé son outil industriel. On avait 11 centres de recherche en France, à la fin de l'année, il restera 3. Sanofi a divisé par deux le nombre de ses chercheurs. On a cassé un outil industriel et sanitaire, mais ça s'est fait avec la complaisance et la complicité du gouvernement depuis trois ans !", accuse t-il. "On verse du crédit impôt recherche à Sanofi qui détruit la recherche, on verse du crédit emploi à Sanofi, qui détruit l'emploi!". Pourquoi il y a cette complaisance? Pourquoi on n'a pas de vaccin en France?", s'interroge t-il.
"Complicité au sommet de l'Etat"
"On peut pas casser un outil industriel pendant une décennie et espérer que parce qu'on va mettre 200 millions sur la table, il y ait une renaissance. Ils ont commis une série d'erreurs qui font que nous n'avons pas de vaccin français", estime t-il encore.
"Pourquoi on n'a pas de vaccin? Parce qu'on a laissé casser Sanofi. Parce que Sanofi et la macronie sont liés", avance t-il. "J'accuse" que "cette complicité au sommet de l'Etat fait qu'il n'y a pas eu de regard sur la politique de Sanofi ces dernières années", a t-il lancé, indiquant qu'il allait demander une commission d'enquête sur le sujet. "Je vais demander qu'on enquête sur pourquoi on n'a pas de vaccin français et pourquoi on a laissé casser le principal outil sanitaire de l'industrie pharmaceutique depuis une décennie dans ce pays".
La Commission européenne a déjà signé des contrats avec le suédo-britannique AstraZeneca et l'américain Johnson and Johnson (jusqu'à 400 millions de doses auprès de chacun), le duo franco-britannique Sanofi-GSK (jusqu'à 300 millions de doses), le duo américano-germanique Pfizer-BioNTech (jusqu'à 600 millions de doses), l'allemand CureVac (jusqu'à 405 millions de doses) et l'américain Moderna (jusqu'à 160 millions de doses).
Seuls les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna ont reçu le feu vert de l'Agence européenne des médicaments (AEM, ou EMA en anglais) pour être déployés dans l'UE. Le régulateur européen se penchera fin janvier sur le vaccin d'AstraZeneca, déjà autorisé par Londres.