A trois jours du premier tour des élections régionales, la campagne bat son plein.

Cela suffira-t-il à convaincre les Français de se déplacer aux urnes ? Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié jeudi 17 juin, l'abstention pourrait battre des records. 

Selon cette enquête, 36% des Français inscrits sur les listes électorales se disent tout à fait certains d'aller voter (note 10 sur une échelle de 1 à 10 sur l'assurance d'aller voter) et 10% l'envisagent sérieusement (note 9), ce qui laisse entrevoir, affirme Elabe, un niveau de participation entre 36% et 41%. Il s'agirait d'un niveau record d'abstention pour un premier tour des élections régionales, bien au dessus des 50,09% du scrutin de 2015 et surtout du précédent pic de 2010 (53,67%).

Comme vérifié dans les études électorales, l'intention d'aller voter augmente fortement avec l'âge : 20% à 23% des moins de 35 ans se déplaceraient dimanche, contre 49% à 57% des 65 ans et plus. 

Au sein des électorats du 1er tour de la présidentielle, les plus mobilisés sont les électeurs de François Fillon (entre 57% et 64%), devant ceux de Marine Le Pen (46% à 50%), d'Emmanuel Macron (40% à 46%), et de Benoît Hamon (39% à 42%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon apparaissent à date comme les moins mobilisés (31% à 37%).

Désintérêt

Les électeurs qui prévoient de ne pas se rendre aux urnes dimanche expliquent cette décision d'abord par une défiance et un désintérêt à l'égard de la politique (63%). La preuve : près de six sondés (58%) sur dix ne connaît pas le nom du président de leur région.

Les potentiels abstentionnistes du 1er tour évoquent ensuite le manque d'informations (41%). 58% des sondés ne connaissent d'ailleurs pas le nom du président de leur région. Viennent ensuite l'insatisfaction à l'égard de l'offre électorale proposée ("aucune des listes ne vous convient", 34%) et des raisons pratiques (32%).

Ceux qui vont aller voter ne sont pas beaucoup plus convaincus : un électeur sur deux déclare que son vote n'aura pas de lien avec la politique de l'exécutif et un sur trois (34%) ira voter pour exprimer son opposition.

Près de la moitié (49%) des Français qui sont certains d'aller voter ce dimanche ou qui l'envisagent sérieusement sont par ailleurs motivé autant par des questions de politiques nationales que régionales, 39% d'entre eux sont motivés en priorité par des enjeux régionaux, et 12% nationaux.

* Sondage réalisé en ligne selon la méthode des quotas du 15 au 16 juin auprès de 1.200 personnes d'au moins 18 ans. Marge d'erreur entre 1,2 et 2,8 points