Déjà qualifié en eau libre, David Aubry, un des élèves de Philippe Lucas, a gagné son billet en bassin sur 1500 m pour les Mondiaux-2019 de natation (21-28 juillet à Gwangju, en Corée du Sud), aux Championnats de France, à Rennes.

Après deux jours de compétition, la délégation française qui s'envolera dans trois mois vers la Corée du Sud s'est étoffée de trois nageurs. Ils sont désormais sept à avoir leur ticket en poche. Outre Aubry, Damien Joly, également sur 1500 m, et Béryl Gastaldello, sur 100 m dos, ont rejoint le trio Charlotte Bonnet-Mehdy Metella-Fantine Lesaffre, qualifiés au titre de leur(s) médaille(s) individuelle(s) remportée(s) aux Championnats d'Europe l'été dernier, ainsi que Marie Wattel, qui a rempli les critères de sélection sur 100 m papillon la veille.

Aubry (22 ans) comme Joly (26 ans) avaient réalisé mardi les minima exigés en séries (14:59.18), premier pas vers la qualification. Ne leur restait plus qu'à se classer à une des deux premières places de la finale pour l'entériner. Mission accomplie : le premier s'est imposé en 14 min 57 sec 56 devant le finaliste olympique 2016 de la distance (14:58.15).

"Je suis très content d'avoir réussi ce défi de me qualifier en eau libre et en bassin, c'était un de mes défis les plus chers", se félicite le discret Aubry, qui a dû composer avec une blessure à l'épaule gauche survenue il y a un mois environ.

"Ca a été compliqué, très stressant, parce qu'à l'entraînement, j'avais une perte de puissance, je ne trouvais plus mes repères, du tout. Ca a été dur mentalement", raconte-t-il.

"La caisse pour les deux"

Celui qui s'entraîne depuis fin 2015 avec Lucas - que Joly a rejoint à la rentrée - croit aux vertus de son double projet et ne doute pas de sa faisabilité.

"Je progresse en bassin, c'est très important pour nager un 10 km (en eau libre)" en termes de vitesse et de puissance, analyse-t-il. Dans le dernier kilomètre, il faut vraiment envoyer du lourd. Ce qui compte aussi, c'est d'avoir une certaine allure pour mener le groupe, même le lâcher, et pour finir à fond les derniers 100, 200 m."

"Avec Philippe, on travaille beaucoup, je sais que j'ai la caisse pour faire les deux et je prouverai que c'est possible, affirme-t-il. Avec ce que je fais à l'entraînement, en forme, bien affûté, surtout soigné, j'ai la capacité de nager beaucoup plus vite."

Pour s'inviter à Gwangju, Gastaldello (24 ans) a elle saisi la seconde chance qui lui a été proposée. "Un problème technique et réglementaire avéré concernant la procédure de départ" ayant ponctué sa série matinale, qu'elle avait bouclé 17 centièmes au-delà du temps imposé, celle qui s'entraîne pour l'heure au Texas avait une nouvelle occasion de se qualifier si elle nageait le chrono demandé et se classait première ou deuxième. Contrat rempli : elle a remporté le 100 m dos en 1 min 00 sec 07 (pour 1:00.42), record personnel abaissé d'un dixième.

Une éclaircie pour Gastaldello qui, la veille, a confié vivre une nouvelle passe difficile, elle qui avait dévoilé souffrir de dépression avec anxiété l'année dernière.

"Je ne suis jamais morte !", lance-t-elle. "Je dois m'efforcer d'être contente et de profiter du moment présent."