Ce lundi, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi en cassation de Karim Benzema. Ce dernier souhaitait l'annulation des écoutes de la police, dans l'affaire de la sextape

C'est une occasion manquée de relancer l'histoire de Karim Benzema avec l'équipe de France. La Cour de cassation a décidé lundi de rejeter le pourvoi en cassation de l'attaquant du Real Madrid. Ses avocats estimaient déloyales les méthodes d'enquête de la police dans la fameuse affaire de chantage à la sextape. Dans ce dossier, Benzema est accusé d'y avoir participé en évoquant l'existence de la vidéo avec Mathieu Valbuena, présent sur les images, à Clairefontaine lors d'un rassemblement des Bleus en octobre 2015. Les deux joueurs ne sont d'ailleurs plus apparus en sélection depuis cet épisode.

 

Vers un procès en correctionnelle

Si l'ancien Lyonnais avait obtenu gain de cause, la procédure aurait risqué l'annulation pure et simple. Là elle devrait poursuivre sa route jusqu'au juge d'instruction de Versailles, avant un possible procès en correctionnelle. Le camp Benzema reprochait à un policier infiltré en qualité de négociateur missionné par Valbuena d'avoir « vicié » la procédure par son insistance. « Il va prendre la direction des échanges en relançant régulièrement ses contacts », avait soufflé Maître Patrice Spinosi lors de l'audience fin novembre. Ancien président de la Ligue de Football Professionnel et représentant de Valbuena dans ce dossier, Maître Frédéric Thiriez estimait qu'il n'y avait rien d'illicite dans le comportement du policier. « L'enquêteur n'a fait que son travail comme le ferait, toute proportion gardée, un négociateur dans le cadre d'une affaire d'enlèvement et de séquestration. »

Benzema mis en examen comme cinq autres personnes

Un argumentaire suivi par l'avocat général Frédéric Desportes, qui avait réclamé le rejet du pourvoi : « Si les coups bas sont interdits, les simples ruses de guerre ne le sont pas. (...) On ne peut pas exiger des enquêteurs qu'ils mènent leurs investigations de manière transparente. » La Cour de cassation est ainsi revenue sur sa décision de juillet 2017, quand elle avait donné raison à Benzema, ce que le Cour d'appel de Paris avait refusé de suivre. Il n'y a désormais plus de recours possible avant un probable procès. Pour rappel, six personnes sont mises en examen dans ce dossier, dont Benzema, Djibril Cissé et Karim Zenati, ami d'enfance du natif de Bron.