De la finale de Wimbledon en 2008 à celle de l'Open d'Australie en 2017, en passant par Miami 2005 ou Rome 2006, les duels entre Roger Federer et Rafael Nadal, qui s'affrontent en demi-finale de Roland-Garros vendredi, ont marqué l'histoire du tennis.

. Le plus renversant: Miami 2005

Il fut un temps où certaines finales de Masters 1000 se disputaient au meilleur des cinq sets. C'était encore le cas à Miami en 2005. Alors qu'il n'a pas encore 19 ans, Nadal arrive fin mars en Floride avec trois tournois mineurs à son palmarès, tous remportés sur terre battue (Sopot, Costa do Sauipe et Acapulco).

Federer, N.1 mondial depuis février 2004, vainqueur de ses quatre premiers tournois du Grand Chelem (Wimbledon 2003 et 2004, Open d'Australie et US Open en 2004), est toutefois sur ses gardes: le souvenir de la défaite un an plus tôt face au "Taureau de Manacor" au troisième tour à Miami, déjà, est encore présent.

"Rafa" remporte les deux premières manches, s'échappe 4 jeux à 1 dans la troisième, puis mène 5 points à 3 dans le tie-break. Mais Federer renverse la situation, sans avoir à sauver une balle de match, et conserve son titre en Floride (2-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 6-1).

Le duel entre deux légendes du tennis est lancé!

. Le plus long: Rome 2006

Vainqueur de son premier Roland-Garros onze mois plus tôt, Nadal arrive au Foro Italico en mai 2006 avec l'étiquette de terreur de la terre battue grâce à sa dizaine de titres sur cette surface -dont trois Masters 1000- en un an et demi.

Quant à Federer, le Grand Chelem parisien est le seul tournoi majeur qui lui résiste encore au printemps 2006.

Favori, Nadal est poussé dans ses retranchements à Rome et doit livrer une bataille épique qu'il remporte au jeu décisif du cinquième set (7/5) après 5h05 de jeu (6-7 (0/7), 7-6 (7/5), 6-4, 2-6, 7-6 (7/5)), soit neuf minutes de moins que la finale 2005 à Rome (5h14), le record en Masters 1000, remportée par l'Espagnol aux dépens de l'Argentin Guillermo Coria.

. Le plus sévère: Roland-Garros 2008

S'il y a bien un match sur le court Philippe-Chatrier que Roger Federer voudrait bien oublier, c'est cette finale de 2008, où il n'a inscrit que quatre petits jeux, bouclée en moins de deux heures (1h48) par une "roue de bicyclette", 6-0, dans le troisième set (6-1, 6-3, 6-0).

"Un match parfait", commentera Nadal, qui reste le maître invaincu de l'antre parisienne. La revanche est annoncée à Wimbledon, un mois plus tard.

. Le plus mémorable: Wimbledon 2008

La lumière des loges pour éclairer le court Central, une interruption en raison de la pluie pour casser le rythme de la rencontre, un jeu décisif mémorable au quatrième set et un niveau de jeu exceptionnel pour deux joueurs au sommet de leur art: tous les ingrédients sont présents pour faire de ce duel l'une des plus belles finales de Grand Chelem de l'ère Open.

Après avoir mené deux manches à zéro, Nadal voit Federer égaliser après un tie break d'anthologie (10/8) et le pousser à jouer un cinquième set décisif, qui se termine 9 jeux à 7 en faveur de l'Espagnol, à 21h16 (6-4, 6-4, 6-7 (5/7), 6-7 (8/10), 9-7).

Dans son jardin de Wimbledon (quatre sacres consécutifs), le Suisse accuse le coup au moment de la remise du trophée, sous le crépitement des flashes des photographes dans la nuit londonienne tombante.

Conséquence logique, six semaines plus tard, le 18 août, Nadal détrône Federer de la place de N.1 mondial que le Suisse occupait depuis 237 semaines consécutives, un record.

. Le plus inattendu: Open d'Australie 2017

Dominateurs entre 2004 et 2011 (25 des 30 Grands Chelems sur la période à eux deux), Nadal et Federer se frottent ensuite à la concurrence d'Andy Murray et de Novak Djokovic, auteur du Grand Chelem à cheval sur deux années (Wimbledon et US Open en 2015, Open d'Australie et Roland-Garros 2016).

En 2015 et 2016, pour la première fois depuis 2004, aucun des quatre tournois du Grand Chelem n'est remporté par l'un des deux ogres du circuit, ralentis par des blessures.

Et, malgré leurs immenses palmarès, c'est une vraie surprise de les retrouver en finale de l'Open d'Australie fin janvier 2017. Un duel accroché en cinq sets (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) remporté dans la nuit de Melbourne par Federer, alors son 18e Grand Chelem, le premier depuis Wimbledon en 2012.