18 février 2013
"On veut que les gens aient une plateforme pour trouver une séquence précise", explique Charles Haarman, président-directeur général de la start-up. "Les répliques de cinéma font partie d'un patrimoine commun, nous ne sommes pas là pour imposer nos goûts", ajoute le jeune étudiant de 21 ans en ingénierie informatique.
De "Terminator" de James Cameron à "Camping" de Fabien Onteniente en passant par "Pierrot le fou" de Jean-Luc Godard, la sélection est éclectique et les internautes l'enrichissent à leur gré. Pour chaque film, une fiche qui regroupe les informations essentielles sur le film est mise à disposition.
L'originalité de Cultcut par rapport à d'autres sites recensant des répliques réside dans l'usage de la vidéo. Les séquences marquent également leur différence avec les GIF, les formats courts d'images animées qui fleurissent sur Internet. "On n'entend pas concurrencer les GIF, mais pour faire passer un message, le "cut" est plus adapté", affirme Guillaume Bohi, chargé du contenu des rubriques.
Véritable encyclopédie participative, le site est facile d'utilisation grâce à son catalogue et ses rubriques classées par thématique et par humeur. Déclarations d'amour, excuses ou même ruptures, l'objectif est de "trouver la réplique culte correspondant parfaitement à la situation", précise Guillaume Bohi.
Problèmes juridiques
L'idée de Cultcut a germé dans l'esprit d'Antoine Haarman, le frère aîné de Charles, suite à des conversations virtuelles entre quatre amis d'enfance. "Dans nos mails, on échangeait des répliques cultes, mais il n'y avait rien pour les recenser", explique Charles Haarman.
"Nous sommes nous-même les plus grands utilisateurs de Cultcut", reconnaît Guillaume Bohi, ravi de pouvoir découvrir chaque matin de nouvelles perles cinématographiques dans sa boîte mail.
Pour le moment, le site ne dispose d'aucune source de revenus. Au printemps, Cultcut sortira une application mobile pour Android et iPhone avec le soutien de Hoodbrains, une équipe de développeurs.
L'activité des réseaux sociaux sert de baromètre à l'équipe. Avec plus de 1 000 tweets et 1 600 mentions "J'aime" sur le site Facebook, les séquences sont échangées grâce à des centaines de liens URL.
Mais la publication d'extraits d'une même oeuvre cinématographique pourrait poser problème au regard de la loi. Pour l'avocate spécialiste de la propriété intellectuelle Isabelle Wekstein du cabinet Wan, "les extraits utilisés ne remplissent pas les conditions pour que le régime juridique de la courte citation s'applique".
L'article L 122-5 du Code de la propriété intellectuelle précise que les courtes citations sont "justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'oeuvre à laquelle elles sont incorporées".
"Il n'existe pas de jurisprudence sur ce sujet, car il n'y a pas de préjudice", répond Guillaume Bohi. "On est dans le caractère informatif." Par ailleurs, "le "cut" est inclus dans une base de données, qui est considérée comme une oeuvre".
Depuis son lancement, le site a déjà attiré plus de 115 000 visiteurs tous âges confondus et rassemblé 4.400 membres. En trois semaines, 500 séquences ont été ajoutées par les internautes.