29 janvier 2016
Le tribunal de commerce de Nanterre rendra le 5 février sa décision concernant le site internet Pixmania, placé en redressement judiciaire en janvier, alors que deux repreneurs potentiels se sont fait connaître.
Le site de vente en ligne de produits électroniques, qui emploie environ 370 personnes dont 270 en France, était sous procédure de sauvegarde depuis le 27 octobre, et il a été placé en redressement judiciaire afin d'enclencher un plan de cession.
Une audience s'est tenue jeudi au tribunal de Nanterre, qui a examiné les deux projets de reprise présentés. Il rendra sa décision le 5 février, a indiqué à l'AFP la direction de Pixmania.
Le site Vente-du-diable.com, spécialisé dans les ventes privées proposant des opérations de déstockage de produits techniques, a manifesté son intérêt pour la reprise d'une partie des activités de Pixmania.
Un autre candidat à la reprise serait une entreprise dénommée Astry, a indiqué une source proche du dossier sans pouvoir fournir plus d'informations sur ses activités.
Jeudi, à Nanterre, des salariés de Pixmania avaient accroché des banderoles aux grilles du tribunal sur lesquelles étaient inscrites: "non à la liquidation programmée de Pixmania", "Mutares, bande de vautours", en référence à l'investisseur allemand qui a racheté le groupe en 2014.
Pixmania, qui employait 1.000 salariés à la fin des années 2000, a déjà connu plusieurs plans sociaux, qui ont conduit à la suppression de près de deux tiers de ses emplois.
Créé en 2000, le groupe a été un des pionniers de la vente en ligne en France. Mais concurrencé sur ses marchés par des acteurs généralistes (Amazon, CDiscount) ou spécialisés (Fnac, Darty) et confronté à la chute de ses approvisionnements, le groupe a depuis cinq ans vu son chiffre d'affaires plonger, passant de 806 millions d'euros en 2010 à 295 millions en 2014.
Ses pertes, qui se chiffraient à 25 millions d'euros en 2012, ont depuis été réduites sous l'égide de son actuel propriétaire Mutares, mais le groupe reste déficitaire.
Mutares, un investisseur allemand spécialisé dans le redressement de sociétés en difficulté, avait racheté le groupe en 2014 au britannique Dixons, géant européen de la distribution de produits d'électrodomestique, qui l'avait lui-même acquis en 2006 pour 266 millions d'euros à ses fondateurs, les frères Rosenblum. Ceux-ci se sont totalement retirés de la société en 2012.