29 janvier 2016
Les ventes en ligne ont encore fortement progressé en France en 2015, même si le panier moyen des cyber-consommateurs atteint son plus bas niveau historique, notamment parce que la livraison en points relais est favorisée pour échapper aux frais de port.
L'année dernière, un total de 64,9 milliards d'euros ont été dépensés sur internet, soit une progression de 14,3% - supérieure à celle de 11% enregistrée en 2014 - selon le bilan annuel de la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
Les Français ont réalisé en moyenne 23 transactions en ligne sur l'année, pour un montant total de 1.780 euros.
"2015 aura été de nouveau une année de forte croissance pour le secteur en France, notamment du fait de l'augmentation du nombre de sites marchands", a déclaré Martine Pinville, secrétaire d'Etat chargée du Commerce et de la Consommation, lors de la présentation de ce bilan.
"L'enjeu est de permettre à l'ensemble des TPE et PME, commerces et artisans, et pas seulement aux grands groupes et start-up, de franchir le pas et d'investir dans le numérique", a-t-elle ajouté.
La croissance du e-commerce "dépasse nos prévisions", a souligné le délégué général de la Fevad, Marc Lolivier, précisant que le nombre de transactions s'était "envolé de 19%, passant à 835 millions, et [qu']on pourrait franchir la barre du milliard en 2016".
2015 a également été une année record pour la création de nouveaux sites marchands, avec 25.000 sites supplémentaires (+16% sur un an), "ce qui devrait permettre de passer la barre des 200.000 sites marchands en 2016", prédit-il.
Le seul indicateur qui ne progresse pas -et qui poursuit même sa chute pour la cinquième année de suite- est le panier moyen du cyber-consommateur: son montant en 2015 est "le plus bas jamais enregistré, à 78 euros", contre 91 euros en 2010.
Pour la Fevad, cette baisse "confirme la normalisation de l'achat en ligne, qui se rapproche ainsi chaque année un peu plus du montant moyen des achats réalisés sur les autres circuits du commerce", dans les boutiques.
Moins de livraisons à domicile
Mais de cette dégringolade de 15% en 5 ans est aussi due à "la mutation des modes de livraison", explique la fédération.
La livraison hors domicile "s'installe comme un standard pour les sites internet leaders, car souvent la livraison en points relais est liée à un port gratuit. Cela entraîne une baisse significative de la part des frais de port dans le chiffre d'affaires des sites", passée de 6,1% en 2012 à 4,4% en 2015, précise M. Lolivier.
Les Français n'hésitent plus à commander pour de petites sommes s'ils n'ont pas à payer de frais de port et ils commencent aussi à adopter le "click-and-collect" permettant de récupérer gratuitement en magasin leur produit commandé sur internet.
Ainsi, 49% des colis ont été livrés à domicile en 2015, contre 51% un an plus tôt pour les commandes passées sur les 41 plus gros sites marchands. Si le retrait en magasin reste encore minoritaire (6% des lieux de livraison choisis), il a gagné 2 points en un an.
A la suite des attentats du 13 novembre, "le commerce électronique a subi un impact négatif mais relativement moins que le commerce physique, et le creux semble désormais derrière nous", a résumé Martine Pinville.
A Noël, le marché des ventes en ligne a progressé de 12% pour atteindre 12,8 milliards. "La croissance pour Noël 2014 avait été de 13%, le e-commerce a donc bien résisté car avant les attentats on prévoyait 13% de croissance pour Noël 2015. Il n'y a donc pas eu de transfert massif" des achats en commerces physiques vers les achats sur internet, a observé M. Lolivier.
Pour 2016, la Fevad vise une progression de 10% du marché qui franchirait alors la barre des 70 milliards d'euros.