Web, applis, réseaux sociaux: les bons samaritains version 2.0

Ils n'auraient pas forcément poussé la porte d'une association mais sont prêts à apporter une couverture à un sans-abri géolocalisé dans leur quartier ou donner un coup de main ponctuel: grâce à de nombreux sites et applications d'entraide, de nouveaux "bons samaritains" émergent. 

"Venez lire avec Georgette et Anne-Marie", "Scrabble avec Ginette et Jacqueline": c'est en voyant ce type d'annonces sur le site d'entraide Welp que Justine Sebaoun, 18 ans, s'est retrouvée à papoter avec les pensionnaires d'une maison de retraite près de Meudon, en région parisienne. 

Plutôt que de regarder du côté des associations, ça lui a paru "plus simple" de se tourner vers le web. "Dès qu'on a le temps, on peut y aller, c'est accessible", explique la jeune étudiante en droit. 

"C'est la tendance du moment: on a envie de passer du coq à l'âne", assure Marie Treppoz, 43 ans, qui a créé Welp en mars 2014 pour "dépoussiérer le bénévolat". Aujourd'hui plus du tiers des utilisateurs ont entre 25 et 35 ans et l'objectif de cette entrepreneuse est de faire du site le "Bon coin du bénévolat", du nom de ce site de troc à succès. 

Comme Welp, de nombreuses initiatives pour aider son prochain ont fleuri sur le web, telles que Staying alive, téléchargée un million de fois. Jusqu'à présent, cette application permettait de localiser le défibrillateur le plus proche. Mais dès la fin de l'année, les pompiers pourront aussi l'utiliser pour contacter des "bons samaritains" (25.000 déjà inscrits), des citoyens capables d'effectuer un massage cardiaque, avant l'arrivée des secours. 

Le but? "Gagner de précieuses minutes", explique Paul Dardel, médecin et fondateur de l'application. "A Paris et en petite couronne on estime que les secours mettent entre 8 et 12 minutes à arriver, or en cas d'arrêt cardiaque, on a 4 minutes pour agir", avance-t-il. 

Des millions de smartphones, 140.000 SDF 

Venir en aide à quelqu'un en difficulté tout près de chez soi, c'est aussi ce que propose Homeless plus. Les utilisateurs de cette application lancée en juin indiquent où se trouve un sans-abri, son profil et ses besoins, pour inciter la communauté à lui apporter duvet, chaussettes ou repas chaud. 

"Il y a des millions de smartphones, 140.000 SDF et pas moins de 38 kilos de nourriture comestible jetés chaque seconde à la poubelle", souligne Aïda Demdoum, sa créatrice, qui souhaiterait coopérer avec le Samu social de Paris. 

Même principe pour Humans Relais qui lance des appels sur Twitter, Facebook, avant une application au printemps. 

"#urgent, un papa et son fils ont faim. Qui aurait la gentillesse de leur apporter au moins un repas?" twitte son créateur Yassine Riffi, développeur web et bénévole aux Restos du coeur.