L'adolescence se traduit par une métamorphose corporelle. L'attirance pour le sexe opposé a besoin, pour se réaliser, d'une certaine phase de maturation. Celle-ci passe par les fantasmes, alimentés par la pratique de la masturbation. Cependant, ces fantasmes reposent sur des scénarios parfois idéalistes, parfois choquants pour l'adolescent lui-même, mais qui constituent des passages obligés vers l'épanouissement de sa personnalité.
Les différences filles/garçons
Filles et garçons ne se posent pas les mêmes questions, et n'ont pas non plus les mêmes objectifs. Les garçons ont tendance à se focaliser sur la question "est-ce que je suis normal ?" et ont un peu peur de "ne pas assurer". Ils ne peuvent pas, en effet , à la différence des filles, "faire semblant". Ils ont, de plus, la responsabilité de maîtriser l'usage du préservatif...
Pour eux, la première fois (et les quelques suivantes) est plutôt une expérience, un entraînement. La plupart des filles, par contre, déclarent vouloir "faire l'amour par amour", et il est beaucoup moins facile pour elles de prendre du plaisir si elles ne sont pas amoureuses de leur partenaire. Cependant, les craintes traditionnelles - perdre sa virginité et tomber enceinte - ont beaucoup perdu de leur importance avec l'évolution des mœurs et le développement des méthodes contraceptives. Par ailleurs, les filles sont moins concernées par la crainte de "ne pas savoir faire" leur premier partenaire a en général au moins deux ans de plus qu'elles, donc en principe... plus d'expérience !
Un besoin d'intimité grandissant?
L'adolescence est souvent vécue comme une période angoissante où la problématique du sexe est omniprésente. Le baiser, riche en sensations et qu'Alain Braconnier qualifie de "symbole de l'accession à la sexualité adulte", l'adolescent l'attendait en l'ayant vu souvent dans des films ou des séries télévisées. C'est un baiser qui n'a donc plus rien de tabou, qui rend même l'adolescent plutôt fier de lui, et à cet âge où il est encore très proche de ses parents, quelques confidences sur le sujet ne sont pas étonnantes.
Mais tout change lorsque l'adolescent passe au stade de la première relation sexuelle, vers 17 ans. La réalisation du scénario qu'il peaufinait depuis quelques mois ou même plusieurs années n'appartient qu'à lui, et à ce stade il se sent devenu un adulte à part entière ; il est alors inutile de chercher à suivre de trop près sa vie sexuelle et amoureuse, sous peine de devenir intrusif...
Comment aborder le sujet avec son ado?
Les tabous restent entiers dans certaines familles, particulièrement concernant la sexualité des jeunes filles. Il convient de faire la part des choses entre les appréhensions parentales et une réalité incontournable de l'adolescence. Il est souhaitable de n'être pas secret mais discret sur sa propre vie sexuelle, pour ne pas parasiter son enfant. Les parents peuvent facilement aborder la question de la sexualité par les précautions d'usage concernant la contraception et la prévention des MST...L'éveil à la sexualité se produisant parfois à un âge précoce, il faut être en mesure d'accueillir la nouvelle de manière adéquate, sans blâmer, ni s'affoler. Il est regrettable de constater que beaucoup trop d'adolescentes se sentent obligées de consulter anonymement au planning familial car le dialogue est bloqué dans la famille. Et surtout, les parents doivent délivrer un message positif sur la sexualité, car tout adolescent a besoin d'être rassuré dans un domaine qu'il découvre fébrilement, avec quelques inhibitions...