"Le gouvernement entend les inquiétudes exprimées par les entreprises et le groupe EPR (Ensemble pour la République, NDLR) notamment, concernant l'impact potentiel sur l'emploi" des cinq milliards de suppressions d'allègements de charges prévues, déclare dimanche le ministre aux Echos.

"Je souhaite que nous améliorions notre proposition en commençant par atténuer la hausse de cotisations sur les bas salaires. Il faudra trouver d'autres efforts", ce qui peut "prendre plusieurs formes, notamment une augmentation de la durée du travail – qui reste insuffisante en France", estime le ministre.

L'abandon d'un deuxième jour férié "est une piste parmi d'autres", selon lui.

Dans le budget, il n'est par ailleurs pas question, assure-t-il, de "toucher au Pacte Dutreil" sur les successions d'entreprises, ni "à ce qui a fait le succès du crédit impôt recherche".

M. Armand, qui participera lundi et mardi à Bruxelles aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin à Bruxelles, se dit partisan d'un report de la réglementation CAFE imposant des sanctions dès 2025 aux constructeurs automobiles qui ne vendent pas assez de voitures électriques. Pour lui, "les constructeurs fermement engagés dans l'électrification des véhicules" ne doivent pas être concernés l'an prochain.

Il discutera aussi à Berlin vendredi, avec ses homologues allemands, de la directive CSRD sur le reporting extra-financier des entreprises, qui entre peu à peu en vigueur.

"Sans remettre en cause l'objectif" de la circulaire, il appelle à "un peu de bon sens européen", en estimant que "le nombre d'entreprises concernées et d'indicateurs obligatoires n'est pas raisonnable".

Sur le rôle de l'État-actionnaire, M. Armand estime que celui-ci "doit être stratège" et annonce qu'il "fera évoluer la doctrine dès le début" 2025.

Il sera mardi à Calais, pour la signature du rachat par l'État de 80% d'Alcatel Submarine Networks, qui produit et installe des câbles sous-marins, "actifs stratégique clés", selon lui.

Le ministre réunira "dans les prochains jours" un comité scientifique chargé d'évaluer les modèles économiques de Bercy, après le dérapage inopiné du déficit public cette année, qui a engendré la création d'une commission d'enquête parlementaire.

Pour atteindre un déficit public de 5% du PIB l'an prochain, M. Armand n'exclut pas de nouvelles économies "en cours d'année si besoin" pour y parvenir.