Les CAF n'ont pas pu détecter autant de fraudes que d'habitude... Selon le dernier bilan dévoilé ce jeudi par 'Le Figaro', la fraude aux prestations sociales a reculé l'an dernier, passant de 323,7 millions d'euros en 2019 à 255,5 millions en 2020. Un montant en baisse de 21% qui s'expliquerait en partie par les mesures sanitaires mises en place durant l'épidémie de Covid-19.

"Avec les périodes de confinement, les contrôles sur place ont été impossibles et les contrôles sur pièce ont été rendus plus difficiles", explique au quotidien Agnès Basso-Fattori, directrice générale déléguée chargée de la direction du réseau des CAF, ajoutant que le gouvernement avait donné comme consigne le maintien des droits pour les personnes en difficulté jusqu'à fin juin".

La lutte contre les fraudeurs s'est tout de même poursuivie avec plus de 36,6 millions contrôles menés en 2020, dont 32,25 millions automatisés, permettant aux CAF de détecter précisément 36.917 cas de fraudes (contre 49.000 en 2019) qui concernaient seulement 0,27% des 13,8 millions d'allocataires.

RSA en tête

Les contrôles de la CAF ont également permis de faire corriger à certains allocataires des erreurs de bonne foi, et de régulariser ainsi 1,11 milliard d'euros (deux tiers en faveur de la AF et un tiers en faveur des allocataires).

Le revenu de solidarité active (RSA) reste, comme les années précédentes, la prestation la plus ciblée, avec 46,4% de la fraude en volume et 60,5% en valeur. Il est suivi de la prime d'activité qui a représenté 16,3% de la fraude et 15% en valeur en 2020.

Préjudice moyen de la fraude en hausse

La plupart du temps, les fraudeurs font des déclarations volontairement erronées afin de toucher des prestations. Il peut d'agir d'une omission de certains revenus, un oubli de déclarer un changement de situation familial...

Le préjudice moyen de la fraude a progressé, à 6.921 euros, contre 6.640 en 2019. "C'est la preuve que la qualité de notre ciblage a progressé grâce au croisement de données : 75% des contrôles réalisés sur place sont sélectionnés par ce dispositif, qui s'appuie sur le croisement de plusieurs centaines de données statistiques", a expliqué Agnès Basso-Fattori.