Entre la flambée des taux d'intérêt et les conditions d'octroi restrictive des crédits immobiliers, les acquisitions immobilières ont connu un sérieux coup d'arrêt en France. Pour relancer le marché, le député Renaissance Sacha Houlié souhaite assouplir les conditions de crédit.
Le taux d'endettement des emprunteurs, en incluant le coût de l'assurance des crédits,est actuellement limité à 35 % de leurs revenus, avec cependant des dérogations pour les primo-accédants.
Les pistes possibles seraient de "desserrer quelques conditions soit le taux (d'endettement maximum) de 35%, soit les dérogations qui sont ouvertes", a déclaré M. Houlié, président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, dimanche 24 septembre sur franceinfo.
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, à qui en a parlé M. Houlié, "a dit étudier cette hypothèse", selon lui. Le ministre, en tant que président du Haut conseil de stabilité financière, a été saisi d'une demande en ce sens par plusieurs présidents de commission de l'Assemblée, dont M. Houlié, ainsi que par le rapporteur général du budget Jean-René Cazenave.
"Il existe de multiples cas dans lesquels les ménages, dont les revenus pourraient justifier qu'ils empruntent pour acquérir une résidence principale ou investir dans le locatif, se voient priver d'accès au crédit immobilier. Cette frilosité ne s'explique que par l'application stricte et prudentielle des règles édictées par le Haut conseil", déplorent-ils dans leur courrier obtenu par l'AFP. Un desserrement des conditions de crédit "permettrait de débloquer de nombreuses situations individuelles et de donner un nouveau souffle bienvenu aux constructions ou aux rénovations de logement", jugent-ils.
Le gouverneur de la Banque de France met toutefois en garde. "Il y a eu des assouplissements techniques en juin pour les banques. Au-delà, relancer artificiellement le secteur en surendettant les emprunteurs serait une solution dangereuse. Et qui risquerait de se terminer mal pour le secteur immobilier lui-même", a indiqué le 12 septembre dernier François Villeroy de Galhau à l'AFP.