"Je suis venu pour la vengeance, car il nous a opprimés d'une façon incroyable", dit cet homme de 44 ans, qui refuse de donner son nom de famille.
"Je prends des photos car je suis tellement heureux de me retrouver en plein coeur de sa maison".
Hommes, femmes et enfants circulent dans les pièces et sur les escaliers de la résidence du chef de l'Etat, qui a fui Damas, dans le quartier huppé de Malki.
La résidence, formée de trois immeubles de six étages chacune, a été pillée plus tôt, après la prise de Damas par une coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Les immenses pièces sont vides et des documents sont éparpillés sur les escaliers.
Une peinture représentant Assad est jetée sur le sol à l'entrée du rez-de-chaussée, entouré d'un vaste jardin orné d'une fontaine, selon les journalistes.
Sur les réseaux sociaux, on peut voir une vidéo d'une foule dans des chambres à coucher, faisant main basse sur des vêtements et effets personnels ainsi que des sacs de marques de luxe, dont Vuitton.
La résidence d'Assad, tout comme le palais présidentiel, à quelque deux km, étaient interdits d'accès au commun des Syriens sous le pouvoir du président, qui s'est effondré face à l'offensive des rebelles, après un demi-siècle de règne sans partage de son clan.
"Je n'ai plus peur"
"Aujourd'hui, je n'ai plus peur (..) mon seul souci est qu'on soit unis, et qu'on construise ce pays de toutes nos forces", ajoute Abou Omar.
Des visiteurs comparent la résidence à "un musée".
Oum Nader, une femme de 35 ans venue avec son mari d'un quartier voisin, dit être venue se rendre compte de "ce qu'il nous était interdit de voir, alors qu'on vivait dans la pauvreté et les privations".
"Même lorsqu'ils sont partis, l'eau et le chauffage sont toujours assurés, alors que nos enfants tombent malades à cause du froid", dit-elle.
Au palais présidentiel, sur une colline surplombant Damas, une salle de réception, où le chef de l'Etat accueillait les visiteurs, a été incendiée.
La vaste pièce est entièrement calcinée et des flammes continuent de se dégager du bâtiment, selon un journaliste de l'AFP.
La chute d'Assad a provoqué des scènes de liesse dans différentes villes syriennes et parmi les Syriens de la diaspora
"Dieu a été généreux, et nous a permis ce moment que nous attendions depuis les années 70", dit Omar, un autre visiteur de la résidence, âgé de 25 ans. "Il vivait dans le luxe pendant qu'on souffrait".