La police interroge un adolescent de 17 ans arrêté peu après l'attaque au couteau de lundi mais n'a donné aucune indication pour l'instant sur un possible mobile. Elle se contente d'affirmer que la piste terroriste n'est pas retenue en l'état.

Mardi soir, une centaine de manifestants ont allumé des feux et affronté les forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP présent sur les lieux, où s'élevaient d'épais panaches de fumée.

Sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, un véhicule de police apparaît en feu et des manifestants lançaient des projectiles sur les forces de l'ordre, et semblaient avoir pour cible une mosquée locale.

La police de Merseyside a annoncé qu'un de ses agents avait eu vraisemblablement le nez cassé dans les affrontements, et "soupçonne" les manifestants d'être des "soutiens" de la Ligue de défense anglaise (EDL), un mouvement d'extrême droite.

"Des agents déployés sont actuellement confrontés à des comportements criminels et de la violence, des bouteilles et des poubelles sont lancées sur eux", a ajouté la police.

Les affrontements ont éclaté à Southport peu après une veillée dans le centre de cette ville balnéaire, traumatisée, où des centaines de personnes se sont rassemblées en début de soirée et ont observé une minute de silence.

La révélation plus tôt par la police de l'identité des trois fillettes décédées, âgées de six, sept et neuf ans, a encore accentué le choc après le drame qui a eu lieu lundi, en pleines vacances scolaires, lors d'une activité pour enfants autour de la musique de la star américaine Taylor Swift.

Selon son dernier bilan, cinq des huit enfants blessés sont dans un état "critique".

Les parents de la fillette de neuf ans tuée sont Portugais et originaires de l'île de Madère, a confirmé à l'AFP le secrétaire d'Etat aux communautés portugaises à l'étranger, Jose Cesario.

Deux adultes ont également été grièvement blessés, probablement en tentant de "protéger" les enfants. Les médias britanniques ont notamment évoqué une des animatrices du club, Leanne Lucas, dont le courage est salué sur les réseaux sociaux, comme celui d'autres "héros" qui sont intervenus durant l'attaque.

"Douleur et chagrin" 

Toute la journée, des passants ont déposé des fleurs, des cartes ou des peluches dans Hart Street, la rue endeuillée.

"Rien de tel n'est arrivé ici avant (...) Nous souffrons tous, nous essayons tous de comprendre", a dit à l'AFP Sue Endacott, 59 ans, qui habite au coin de la rue.

Après la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper, le nouveau Premier ministre Keir Starmer s'est rendu mardi après-midi sur les lieux de l'attaque, où il a déposé à son tour une couronne de fleurs blanches, avant de se recueillir quelques instants, visage baissé.

Il a souligné que les familles subissaient "une douleur et un chagrin à vif tels que la plupart d'entre nous ne pouvons imaginer". 

Selon le récit des faits donné par la police, appelée sur place lundi peu avant midi (11H00 GMT), l'assaillant est entré dans le bâtiment et a commencé à attaquer les enfants qui participaient à une activité, présentée par les organisateurs sur les réseaux sociaux comme un cours de danse et de yoga sur le thème de Taylor Swift.

La chanteuse, actuellement en pleine tournée mondiale, s'est dite "complètement choquée", dans un message diffusé sur Instagram. "Ce n'était que de petits enfants dans un cours de danse."

Des fans britanniques de la chanteuse ont lancé une collecte sur internet qui a déjà réuni en quelques heures plusieurs centaines de milliers d'euros.

La police n'a donné aucun élément sur le suspect, à part son âge et le fait qu'il soit originaire de Cardiff, au Pays de Galles, alimentant l'impatience et la colère d'une partie de la population et la diffusion de fausses informations sur son parcours.

Selon la BBC, sa famille vient du Rwanda, sujet sensible alors que les dernières élections en juillet ont été marquées par une progression de la droite dure anti-immigration.

Chahuté par une partie du public présent à Southport, M. Starmer s'est dit "déterminé" à lutter contre les violences à l'arme blanche, phénomène en recrudescence au Royaume-Uni ces dernières années et impliquant souvent des jeunes.