Le duo démocrate rencontrera à Pittsburgh des syndicalistes lors d'une journée axée sur la défense de la classe moyenne et ouvrière.
Il s'agira de leur premier événement de campagne officiel depuis le retrait choc de Biden de la course à la Maison Blanche, le 21 juillet, et après un premier déplacement conjoint mi-août dans le cadre de leurs fonctions officielles.
Joe Biden, qui bénéficie toujours d'un certain capital de sympathie auprès de l'électorat blanc ouvrier, devrait mettre l'accent sur son bilan économique et sa défense des syndicats, tout en présentant sa vice-présidente, Kamala Harris, comme sa digne successeure.
En déplacement plus tôt lundi à Detroit, dans le Michigan, un autre Etat clé, la candidate démocrate a mis en garde contre un nouveau mandat de son rival Donald Trump.
L'ancien président "a l'intention de nous ramener en arrière, notamment à une époque où les travailleurs n'avaient pas la liberté de s'organiser", a-t-elle lancé, entourée de représentants de syndicats enseignants et de l'automobile.
"Nous ne reviendrons pas en arrière!", a clamé la foule en retour, répétant l'un des slogans de sa campagne.
Donald Trump l'a lui accusée, tout comme Joe Biden, d'avoir "défait" tous les "succès majeurs" dont il se targue en matière d'économie et d'emploi lors de son mandat (2017-2021), dans une publication sur Truth Social.
Le candidat républicain, courtisant également le vote ouvrier - qui s'est progressivement déplacé vers la droite ces dernières années - n'avait pas prévu d'événement de campagne lundi. Donald Trump se rendra notamment cette semaine dans le Wisconsin, un autre Etat clé, où il parlera d'économie.
Acier et hydrocarbures
A Pittsburgh, Kamala Harris devrait dire que le géant américain de l'acier US Steel, dont le siège se situe en Pennsylvanie, doit rester une entreprise nationale, alors que le groupe pourrait être racheté par son concurrent japonais Nippon Steel.
Un rachat qui inquiète la population locale et auquel s'oppose également Donald Trump.
Autre sujet d'inquiétude dans cet Etat très convoité: la question de la fracturation hydraulique, une méthode d'extraction des hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l'environnement mais notamment utilisée en Pennsylvanie, où le secteur est un important pourvoyeur d'emplois et de revenus.
Kamala Harris a indiqué jeudi, dans sa première interview de candidate, qu'elle "n'interdirait pas" cette technique contre laquelle elle s'était dite par le passé opposée.
"Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation", a-t-elle assuré.
A deux mois d'une élection qui s'annonce très serrée, la démocrate de 59 ans et son rival républicain de 78 ans multiplient les déplacements dans ces Etats stratégiques, où se jouera l'élection.
Après son entrée récente dans la course, qui a suscité une vague d'enthousiasme, la démocrate doit relever le défi de tracer sa propre voie, sans pour autant renier l'action conduite par le président qu'elle seconde depuis janvier 2021.
Joe Biden n'est apparu ces dernières semaines qu'à de rares occasions à ses côtés mais a assuré vouloir faire de son mieux pour l'aider.
"Je promets d'être le meilleur bénévole que le camp Harris et Walz ait jamais vu", a-t-il ainsi déclaré en août lors de la convention démocrate à Chicago, avant de partager une longue accolade avec Kamala Harris, sous les clameurs du public.