"Madame la vice-présidente, nous sommes prêts à aider", a ainsi écrit sur X le sénateur de Hawaï, Brian Schatz, une fois annoncée la nouvelle du retrait du président Joe Biden.
Il a accompagné sa publication d'une photo montrant un homme - lui-même, apparemment - grimpant sur un cocotier.
C'est une vieille déclaration, absconse et insolite, de l'ancienne procureure de 59 ans qui est à l'origine du phénomène.
L'an dernier à la Maison Blanche, elle s'exprimait sur l'égalité des chances dans le domaine de l'éducation lorsqu'elle a conclu son discours par l'anecdote suivante.
"Ma mère était parfois un peu stricte avec nous et nous disait: +Je ne sais pas ce qui ne va pas chez vous, les jeunes. Vous croyez que vous venez de tomber d'un cocotier?+", avait dit l'ancienne sénatrice en éclatant de rire.
Jugée incompréhensible et sans lien évident avec le sujet, la déclaration avait été moquée, devenant une première fois virale.
Puis la performance catastrophique du président Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump lui a donné une seconde vie.
Mais cette fois, le cocotier est devenu un symbole de soutien à Kamala Harris, avec des internautes utilisant des jeux de mots, émoticones et images de noix de coco pour presser le démocrate de 81 ans de se désister au profit de sa vice-présidente.
"Armée des noix de coco"
Depuis dimanche et la publication de la lettre dans laquelle Joe Biden renonce à briguer un second mandat, l'arbre connaît son heure de gloire.
"Je vais m'enrôler dans l'armée des noix de coco (...). Je me battrai pour Kamala Harris", lance une internaute sur X avec un brin d'ironie.
Le symbole a aussi pris chez de hauts responsables démocrates.
Le gouverneur de l'Etat de l'Illinois, JB Pritzker, qui a proclamé son soutien à Mme Harris, a réagi à des informations de presse sur ses propres ambitions politiques en écrivant: "Vous croyez que je viens de tomber d'un cocotier?".
Au-delà de son aspect comique, cette viralité illustre l'enthousiasme suscité chez de nombreux jeunes démocrates - du moins sur les réseaux sociaux - par l'irruption de Kamala Harris sur la scène, alors que cet électorat échappait de plus en plus à Biden l'octogénaire.
Femme d'origine indienne et jamaïcaine, beaucoup plus jeune que le candidat des républicains Donald Trump (78 ans), Kamala Harris compte bien capitaliser sur cet engouement.
Elle a déjà semble-t-il été adoubée par la pop star Charli XCX, qui a écrit sur X dimanche "kamala EST brat" (sic), tout un concept. "brat", le titre de son dernier album, décrit selon la chanteuse "cette fille qui est un peu bordélique et aime faire la fête et peut-être dire des choses bêtes parfois".
Ce n'est peut-être pas la définition idéale d'une candidate à la Maison Blanche, mais la publication a largement été vue comme un compliment.
En réponse, visiblement ravie, l'équipe de campagne de Kamala Harris a changé la couleur de sa bannière sur son compte de campagne sur X pour copier celle, verte, de la pochette de l'album de Charli XCX.
"Le vote brat est garanti", a salué Maxwell Frost, 27 ans, le premier élu de la "Génération Z" au Congrès.