Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que les Houthis paieront "un lourd tribut" après leur "tentative de nuire" à Israël.

Ces rebelles ont déjà lancé plusieurs attaques contre Israël, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, depuis le début de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. 

Un missile sol-sol "tiré depuis le Yémen" est "tombé dans une zone dégagée", a indiqué l'armée israélienne, ajoutant qu'"aucun blessé n'a été signalé".

Plus tard, elle a indiqué qu'une enquête préliminaire indiquait que le missile s'était "probablement désintégré".

Les Houthis ont indiqué que l'attaque, menée "avec un nouveau missile balistique hypersonique", ciblait une position militaire à Jaffa, dans l'agglomération de Tel-Aviv, et avait atteint sa cible.

"L'ennemi israélien doit s'attendre à d'autres frappes (...) à l'approche du premier anniversaire de l'opération bénie du 7 octobre", ont-ils ajouté.

La police israélienne a fait état de son côté de la chute d'un "fragment d'un missile d'interception", dans la région de Shéphélah (centre), sans faire de blessés.

Des sirènes ont retenti dans le centre d'Israël et de nombreuses personnes se sont alors précipitées vers des abris dans la région de Tel-Aviv, selon les médias israéliens. 

Des secouristes éteignaient dans la matinée un incendie près de la ville de Lod (centre), provoqué par la chute de débris du missile, d'après un photographe de l'AFP.

"Axe du mal" 

En juillet dernier, les Houthis avaient mené une attaque de drone sur Tel-Aviv qui a tué un civil.

En représailles, Israël a bombardé le port yéménite de Hodeida, contrôlé par les Houthis.

Les rebelles houthis ciblent également depuis des mois des navires qu'ils estiment liés à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni dans le golfe d'Aden et la mer Rouge, perturbant le trafic dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial.

Les Houthis font partie de ce que l'Iran, ennemi juré d'Israël, appelle l'"axe de la résistance", qui regroupe d'autres alliés du Hamas comme des groupes irakiens ou le puissant Hezbollah libanais.

Affirmant, comme les Houthis, agir en solidarité avec les Palestiniens, le mouvement islamiste libanais a ouvert un front à la frontière avec Israël, échangeant des tirs quasi quotidiennement depuis le 7 octobre.

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées des deux côtés de la frontière israélo-libanaise.

"Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que nos résidents rentrent chez eux en toute sécurité", a déclaré dimanche M. Netanyahu.

"Nous menons une campagne à plusieurs niveaux contre l'axe du mal de l'Iran qui s'efforce de nous détruire", a-t-il poursuivi. "Le statu quo ne peut pas durer. Il faut changer l'équilibre des forces à notre frontière nord."

Dimanche, l'armée israélienne a largué des tracts demandant à des habitants d'une région libanaise proche de la frontière avec Israël d'évacuer, selon l'agence officielle libanaise ANI.

L'armée a cependant annoncé qu'il s'agissait d'une "initiative" d'une de ses brigades qui "n'avait pas été approuvée par le commandement".

Nouvelles frappes 

Pendant ce temps, l'armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza, où plusieurs frappes aériennes nocturnes et des tirs d'artillerie ont été signalés, selon des journalistes de l'AFP et la Défense civile de Gaza. 

Au moins 24 personnes y ont été tuées ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

La Défense civile gazaoui a indiqué qu'au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans une frappe contre une maison dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre).

Plus au nord, dans le camp de réfugiés de Jabalia, une personne a été tuée et trois autres blessées lors d'une frappe contre une maison, selon la même source.

L'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort de 1.205 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, qui inclut également les otages tués en captivité.

Sur les 251 personnes enlevées lors de cette attaque, 97 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et est considéré comme terroriste par l'Union européenne et les Etats-Uni.

Sa campagne militaire de représailles a fait au moins 41.206 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, qui ne précise pas la part de combattants et de civils tués.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants.