Douze personnes ont été tuées et 43 blessées dans l'attaque, selon un nouveau bilan communiqué par le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

En outre, 16 personnes sont portées disparues, a ajouté M. Klymenko. Un précedent bilan faisait état de onze morts.

"Pour eux (les Russes), c'est un plaisir de brûler. Nous savons tous à qui nous avons affaire. La Russie est gouvernée par des gens qui veulent que ce soit une norme de brûler des vies, de détruire des villes et des villages, de diviser les peuples et d'effacer les frontières nationales par la guerre", a déclaré dimanche le président Volodymyr Zelensky.

Selon le ministre de l'Intérieur, "des échantillons biologiques ont été prélevés sur 10 citoyens et leurs proches qui ont déjà contacté la police. Trois des victimes ont été identifiées. L'identification des (autres) corps est en cours". M. Klymenko a souligné qu'il avait "fallu plus de 16 heures pour éteindre l'incendie dans l'hypermarché (...) provoqué par des frappes russes ciblées".

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ukrainiens ont montré le bâtiment de l'hypermarché Epitsentr au toit éventré dont s'échappait une énorme colonne de fumée noire, les pompiers arrosant d'eau l'incendie déclenché par les frappes. 

Selon les pompiers, l'incendie qui a été contenu, a brûlé 10.000 mètres carrés.

Lioubov, une femme de ménage de l'hypermarché, a raconté comment elle a fui du magasin.

"C'est arrivé brusquement. Au début nous n'avons pas compris, tout est devenu noir et tout a commencé à tomber sur nos têtes", a-t-elle dit. "Heureusement que mon téléphone s'est allumé, grâce à sa torche j'ai trouvé où j'étais, mais devant nous tout brûlait déjà". 

La chaîne d'hypermarchés Epitsentr vend de l'électroménager et des produits de bricolage.

L'agence étatique russe TASS a cité une source sécuritaire russe qui a affirmé qu'une frappe de missile avait détruit un "entrepôt militaire et un poste de commandement" dans le bâtiment.

"Seuls des fous comme Poutine sont capables de tuer et terroriser les gens de façon aussi ignoble", a fustigé M. Zelensky, s'en prenant au président russe qui a ordonné à ses troupes d'attaquer l'Ukraine en février 2022.

Le président français Emmanuel Macron a jugé "inacceptable" cette frappe russe. "La France partage la peine des Ukrainiens et reste pleinement mobilisée à leurs côtés", a écrit sur X le chef de l'Etat en déplorant les "nombreuses victimes, des enfants, des femmes, des hommes", "des familles".

Défense antiaérienne 

De son côté, le commandant ukrainien de l'armée de l'air, Mykola Oleshchuk, a fait état dimanche d'une attaque nocturne de missiles et aérienne russe "à l'aide de 14 missiles aériens et de plus de trois douzaines de drones d'attaque", ajoutant que des "cibles aériennes (russes) ont été détruites dans plusieurs régions, notamment dans celle d'Odessa.

Samedi soir, une autre frappe a touché le centre de Kharkiv, blessant 18 personnes dans une zone où se trouvent un bureau de poste, un salon de coiffure et un café, selon son maire Igor Terekhov.

Le président ukrainien a une nouvelle fois appelé ses alliés occidentaux à fournir davantage de systèmes de défense antiaérienne à son pays.

"Si l'Ukraine disposait de suffisamment de systèmes de défense antiaérienne et d'avions de combat modernes, de telles frappes russes auraient été impossibles", a-t-il plaidé. "Chaque jour, nous lançons un appel au monde: donnez-nous une défense antiaérienne, sauvez des gens".

Kharkiv, qui comptait 1,5 million d'habitants avant la guerre et est située près de la frontière russe dans le nord-est de l'Ukraine, est visée régulièrement par les forces de Moscou, qui ont aussi lancé le 10 mai une offensive terrestre dans la région.

Cette offensive leur a permis de s'emparer de plusieurs localités et de forcer Kiev à dépêcher des renforts dans le secteur. L'Ukraine a toutefois assuré vendredi que cet assaut avait été "arrêté".

Les forces russes ont également lancé d'autres attaques samedi dans la région.

Elles ont bombardé le village de Koupiansk-Vouzlovyi, un noeud ferroviaire de la région de Kharkiv proche de la frontière, blessant cinq personnes, a annoncé le bureau du procureur régional.

Dans la même région, la Russie a bombardé le district de Koupiansk, endommageant une usine et des bâtiments d'habitation, d'après le bureau du procureur.

Dans l'Est, dans la région de Donetsk, un bombardement a tué samedi une femme de 40 ans et blessé quatre personnes, selon le gouverneur régional Vadim Filachkine.

En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a déclaré samedi que deux personnes y avaient été tuées dans un bombardement ukrainien.