La lauréate de ce concours de beauté, critiqué par des féministes à l'heure de #Metoo mais suivi chaque année par des millions de téléspectateurs, est étudiante en première année de master d'histoire de l'art à la Sorbonne, à Paris.

Originaire de la commune du Gosier, elle est âgée de 22 ans et mesure 1,75 mètre. Elle se présente comme passionnée d'art, particulièrement de musique et de cinéma, aimant aussi les voyages, la mode et jouer du piano.

"Les Guadeloupéens avaient envie de cette victoire, sans eux tous, je ne serais pas là aujourd'hui", a déclaré lors d'une conférence de presse la jeune femme, installée depuis deux ans à Paris.

Et la Guadeloupe a bien salué le sacre de sa miss. "Magnifique et époustouflante notre clémence Botino" a salué sur Facebook Josette Borrel Lincertin, présidente du département, se disant "tellement fière d'elle et de son parcours. Un beau symbole d'une France multicolore et fière de sa diversité".

"On a explosé", rapporte avec enthousiasme à l'AFP Ary Chalus, le président de la Région Guadeloupe, qui se trouvait au concert de Kassav, à Baie-Mahault, quand la nouvelle est tombée.

Qualifiée de "petite boule d'énergie" par l'organisatrice de Miss France Sylvie Tellier, Miss France 2020 a dit souhaiter "continuer à être une personne humble, agréable". "La beauté, c'est l'intelligence, c'est se mettre en avant, se connaître soi même", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur les critiques de féministes qui dénoncent un concours de beauté sexiste et rétrograde, Miss France a répondu que le concours était aussi là pour "encourager les jeunes femmes à faire ce qu'elles veulent, ce en quoi elles croient". "Le féminisme, (les femmes le font) au quotidien, en allant travailler, en créant des familles".

- "On n'avance pas tant que ça" -

Avec 31,95% des voix, Clémence Botino a été préférée par les téléspectateurs aux quatre autres finalistes, Miss Provence (30,66%), puis ensuite Miss Tahiti, Miss Bourgogne et Miss Côte d'Azur. Au total 30 jeunes femmes de toute la France étaient en compétition.

Pour la 25e année, l'inoxydable Jean-Pierre Foucault était aux manettes de la soirée, organisée sur le thème du "Tour du monde des Miss" pour la première fois dans une grande salle de sa ville natale, Marseille. Au-delà des paillettes, Miss France reste un gros enjeu financier pour TF1.

L'an dernier, la cérémonie avait décroché la deuxième meilleure audience de l'année (7,3 millions de téléspectateurs) toutes chaînes confondues. Les chiffres semblent toutefois s'éroder: le record de 2006, avec 9,4 millions de téléspectateurs, est loin, et Miss France n'a plus dépassé la barre des 8 millions depuis l'édition 2015.

Des chiffres toujours trop élevés aux yeux des féministes, qui dénoncent une vision rétrograde des femmes. Malgré la prise de conscience de la société sur le harcèlement sexuel ou les violences faites aux femmes, "on est un peu désespérés (par le succès de Miss France) et on voit qu'on n'avance pas tant que ça", expliquait avant l'émission l'une des porte-paroles de l'association Osez le Féminisme.

L'édition 2020 a également suscité la polémique pour une subvention de 150.000 euros accordée par la ville de Marseille à l'organisation du concours. Le maire LR Jean-Claude Gaudin a promis des "retombées économiques importantes" pour la ville en terme d'image.