Le prince William et son épouse Kate sont arrivés au Pakistan où ils entament leur tournée "la plus complexe" à ce jour, dans un pays longtemps ravagé par les attentats sanglants, dont les autorités cherchent désormais à promouvoir une image apaisée.
Le couple britannique - lui en costume sombre, elle dans une longue robe et un pantalon turquoise - a été accueilli à la descente de l'avion dans une base militaire de Rawalpindi, une ville garnison contigüe à Islamabad, par le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, selon un reportage de la télévision publique.
Les détails de leurs cinq jours sur place sont tenus secrets. La sécurité devrait être renforcée pour la première visite d'un membre de la famille royale britannique depuis 2006, quand Charles, le père de William, était allé au Pakistan, accompagné de son épouse Camilla.
En plus d'Islamabad, William et Kate devraient se rendre à Lahore, l'ancienne capitale de l'empire moghol - qui régna sur l'Asie du Sud entre les XVIe et XIXe siècles -, au riche patrimoine architectural et religieux.
Le couple princier est aussi attendu dans les montagnes verdoyantes du nord ainsi que près de la frontière avec l'Afghanistan dans l'ouest, selon l'ambassadeur britannique au Pakistan, Thomas Drew.
Ce programme "passionnant" rendra hommage aux relations historiques de la Grande-Bretagne avec le Pakistan, qui faisait autrefois partie de l'Inde coloniale, a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur Twitter dimanche soir.
"Mais il mettra surtout l'accent sur la mise en valeur du Pakistan tel qu'il est aujourd'hui, un pays dynamique, ambitieux et tourné vers l'avenir", a commenté le diplomate.
William et Kate devraient notamment être les témoins des efforts déployés par le Pakistan pour lutter contre le changement climatique et faire face aux défis sécuritaires de la région, a révélé début octobre le palais de Kensington.
Le Pakistan a livré une longue et sanglante bataille contre l'extrémisme qui y a fait des dizaines de milliers de morts au cours des 15 dernières années.
Charles et Camilla en avaient subi les conséquences en 2006. Leur visite de Peshawar, la grande ville du Nord-Ouest, avait été annulée après que l'armée eut déclenché une attaque aérienne sur une école religieuse, tuant 80 personnes.
- "Logistique et sécurité" -
Ce voyage au Pakistan est "le plus complexe entrepris par le duc et la duchesse à ce jour, compte tenu des considérations logistiques et de sécurité", a souligné le palais de Kensington.
La sécurité s'est toutefois considérablement améliorée depuis que l'armée a intensifié la répression contre les groupes extrémistes en 2015.
"Cette visite montre que le Pakistan est sorti de moments difficiles", a observé le ministre Qureshi dans une allocution télévisée peu avant l'arrivée du couple princier.
D'après le CRSS, un centre de recherche pakistanais, le nombre des personnes ayant péri dans les violences à caractère extrémiste, politique ou criminel, a chuté de plus de 80% en quatre ans, avec 1.131 morts violentes recensées en 2018, contre 6.574 en 2015.
Plusieurs pays ont ainsi allégé leurs restrictions pour leurs ressortissants souhaitant découvrir le Pakistan, à un moment où Islamabad, qui connaît des difficultés financières, cherche à attirer touristes et investisseurs étrangers.
La compagnie aérienne British Airways a rouvert début juin une liaison commerciale vers le Pakistan, suspendue en 2008 à la suite d'un sanglant attentat contre un hôtel de luxe de la capitale.
La Grande-Bretagne compte plus d'un million d'habitants d'origine pakistanaise, soit la plus importante communauté pakistanaise en Europe.
Le couple princier devrait également rencontrer l'ancien champion de cricket et désormais Premier ministre Imran Khan, qui était un ami proche de la princesse Diana, la mère de William.
Après s'être officiellement rendue au Pakistan en 1991, Diana y était retournée à deux reprises en privé pour aider M. Khan à collecter des fonds pour un hôpital de cancérologie à Lahore.
"Nous nous souviendrons toujours de la visite de la regrettée princesse Diana et de son action désintéressée pour l'humanité, non seulement au Pakistan mais dans le monde entier", a récemment rappelé Shah Mehmood Qureshi.