Difficile de mesurer l'impact des grèves contre la réforme des retraites qui ont démarré en France le 5 décembre 2019, et qui se poursuivent, malgré plusieurs gestes du gouvernement en direction de ses opposants.

"Pour le moment, les preuves d'un impact significatif de la grève actuelle sur la croissance du quatrième trimestre 2019 font défaut", écrivent les analystes de la banque UBS dans une note publiée jeudi. Les enquêtes auprès des entreprises suggèrent un fort impact sur les secteurs des transports, de l'hôtellerie et de la restauration en décembre, mais la confiance globale dans les services reste relativement inchangée.

Moins de poids que les "Gilets jaunes"

"L'indice PMI des Services a même augmenté en décembre - ce qui contraste fortement avec les manifestations des 'Gilets jaunes' de décembre 2018, qui avaient entraîné une forte baisse, quoique temporaire, (l'impact final sur la croissance du quatrième trimestre 2018 était à peine visible)", indique UBS.

En se basant sur de précédentes grèves dans les transports (en 1995 et en 2018), la banque suisse rappelle que dans ces périodes, la baisse des dépenses dans les transports est en partie compensée par d'autres dépenses (par exemple avec la garde d'enfants pendant les fermetures d'écoles, ou la hausse des ventes sur internet).

UBS est optimiste

Dans sa récente mise à jour des prévisions (datée du 10 janvier), la Banque de France a maintenu son estimation de croissance du PIB (produit intérieur brut) de 0,2% au quatrième trimestre. De même, l'Insee a laissé inchangée sa prévision pour la 4ème trimestre (datée du 18 décembre) à 0,3%. Tous deux ont néanmoins reconnu des risques de revoir ces chiffres en baisse, si les grèves se prolongent beaucoup plus longtemps.

"Notre propre suivi du PIB suggère actuellement un taux de croissance trimestriel encore plus élevé de 0,4%-0,5%", écrit UBS. "Ce chiffre est supérieur à notre cible de 0,2%, ce qui suggère un risque pour notre prévision, même en envisageant un léger enlisement des grèves".