Deux hommes ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, jeudi 21 novembre, pour avoir piraté la plateforme de livraison de repas Uber Eats. Le préjudice estimé est de 2,4 millions d’euros, a rapporté Le Parisien. Les deux suspects ont été interpellés, mardi 19 novembre, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ils sont soupçonnés d’avoir récupéré respectivement 2 500 et 71 300 euros.
Un canal Telegram utilisé pour frauder
D’après le parquet de Paris, un canal sur la messagerie cryptée Telegram, intitulé "Fast Eats", proposait de passer une commande sur Uber Eats "à -50% de la valeur réelle des repas". "Les mis en cause récupéraient ainsi 50% de la valeur réelle de la commande, ainsi que le remboursement complet par la société Uber Eats", a ajouté le parquet. Les auteurs de ces opérations utilisaient un nouveau compte pour chaque nouvelle commande, ce qui leur permettait d’avoir un remboursement de la première commande. "Ils utilisaient pour cela un programme frauduleux (bot), permettant d'automatiser leurs tâches", a expliqué le parquet, selon lequel "137 000 comptes frauduleux ont ainsi été détectés".
Le canal Telegram proposait également une "formation destinée à guider pas à pas un novice afin de lui permettre de réaliser des escroqueries lui-même", vendue entre 300 et 500 euros, d’après le parquet. Uber Eats a porté plainte le 22 avril dernier "pour des faits d'escroqueries en bande organisée, résultant de remboursements frauduleux de commandes de repas depuis janvier 2022", a ajouté le parquet de Paris.