La mère de Vanille a été mise en examen mardi 11 février pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans et placée en détention provisoire, a indiqué d'Éric Bouillard, procureur de la République d'Angers.

Nathalie Stephan, 39 ans, qui présente des troubles psychiatriques importants, avait quitté son foyer vendredi à 11H00 et aurait dû ramener sa fille à 17H30 à sa référente de l'ASE.

Après déclenchement du dispositif "alerte enlèvement", elle avait été retrouvée seule dimanche matin dans un hôtel de Nantes, avouant en garde à vue avoir donné la mort à son enfant vendredi. La petite fille d'un an avait été retrouvée morte à Angers dans un conteneur à vêtements. 

Sa mère a expliqué avoir prémédité son passage à l'acte le jour de l'anniversaire de l'enfant le 7 février, a annoncé lundi le procureur. L'autopsie, lundi après-midi a "confirmé le décès (de l'enfant) dans un délai qui est conforme à ce qui dit la mère" et "par procédé d'étouffement", a expliqué M. Bouillard lundi. "Le mobile du passage à l'acte semble être lié à son départ du centre maternel, départ qui lui avait été annoncé, nous dit-elle, le 3 décembre 2019, jour où elle a décidé, par divers moyens (...) de donner à la mort à son enfant", a-t-il détaillé.

Cette mère était hébergée depuis un an dans le centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. Le bébé a été confié à une famille d'accueil. Selon le procureur, "entre le 3 décembre et le 7 février, aucun signe ne nous permettait de penser que ce passage à l'acte était envisagé par la maman, au contraire". "Les éducateurs décrivent une évolution positive d'une maman qui s'investissait de plus en plus dans le lien (...) et qui avait rassuré les personnes qui l'encadraient" en affirmant qu'elle avait "un hébergement", a précisé le magistrat.

Le procureur a expliqué que "la maman avait prévu un plan, a caché ce plan et a dissimulé aussi sa situation réelle", une "situation de désoeuvrement complet, d'isolement complet et de refus aussi de son départ du centre maternel".

Le président du département du Maine-et-Loire Christian Gillet a évoqué le "parcours très particulier" de cette femme. Issue d'une fratrie de trois enfants, au milieu de deux frères, et de parents handicapés, elle avait elle-même été placée à l'ASE (Aide sociale à l'enfance). "Il n'y a eu absolument pas de négligence de l'ASE, je suis formel", s'est défendu M. Gillet, présent au côté du procureur.