Depuis son élection le 5 novembre dernier, Donald Trump aspire à racheter le Groenland à la couronne du Danemark. Le président américain n'a pas écarté l'idée d'une intervention militaire sur l'île, assurant que ce territoire autonome serait essentiel "pour la sécurité internationale" des États-Unis.

Ces affirmations n'ont pas laissé les Danois de marbre. Selon un sondage YouGov, publié par le quotidien britannique The Guardian le vendredi 31 janvier, ils sont 46 % à considérer les États-Unis comme "une très grande menace" ou "une assez grande menace". C'est davantage que la Corée du Nord (44 %) et l'Iran (40 %), mais en-deçà de la Russie (86 %). Par ailleurs, 78 % des répondants refusent que le Groenland soit vendu aux États-Unis, et 72 % estiment que la décision sur l'avenir du territoire devrait revenir aux Groenlandais.

La majorité des Groenlandais ne veut pas rejoindre les États-Unis

Plus tôt dans la semaine, Mette Frederiksen, la Première ministre du Danemark, confiait avoir eu un appel "horrible" avec Donald Trump. "Je veux m’assurer que toute l’Europe soit unie. Pas seulement en lien avec le royaume du Danemark, mais aussi plus largement", a-t-elle déclaré après un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Les Groenlandais voient aussi d'un mauvais œil les velléités du président américain : selon un sondage publié dans le journal local, 85 % d'entre eux refusent que leur territoire soit rattaché à leur voisin.

Le Groenland souhaite par ailleurs obtenir son indépendance vis-à-vis du Danemark, qui a colonisé l'île au 16e siècle : lors de son discours du Nouvel An, son Premier ministre, Múte Egede, a affirmé vouloir que l'île "se libère des chaînes du colonialisme". En réponse à la venue le 7 janvier dernier de Donald Trump Jr., le fils de Donald Trump, sur le territoire, il s'est fermement exprimé : "Le Groenland appartient aux Groenlandais. Notre avenir et notre combat pour l’indépendance sont notre affaire. Les Danois, les Américains et tout le monde peuvent avoir des opinions, mais nous ne devons pas nous laisser emporter par l’hystérie et pointer du doigt les autres. Parce que notre avenir nous appartient et doit être façonné par nous".