Les relations entre la France et l’Algérie ne vont pas en s’améliorant. L’attentat de Mulhouse, survenu le samedi 22 février et pour lequel un ressortissant algérien en situation irrégulière a été mis en examen, n’a pas arrangé les choses. Interrogé au sujet des relations franco-algériennes au micro de BFMTV-RMC, le ministre de l’Intérieur a voulu se montrer ferme. Bruno Retailleau a expliqué que le gouvernement était "en train d’établir une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux. Ils n'ont pas tous la même dangerosité, mais ces gens-là, nous allons les présenter aux Algériens. Ce sont des gens dont il est établi qu'ils sont des ressortissants algériens, ce sera l'épreuve de vérité."

Le but, pour le ministre de l’Intérieur, est de couper l’herbe sous le pied à ceux qui trouvent que sa réponse face à l’Algérie n’est pas assez ferme, notamment l’extrême droite : "Qu'on ne me dise pas demain, si jamais il y avait un problème dans les mêmes conditions que Mulhouse, que nous n'aurions rien essayé de faire. Je veux tout faire pour éviter cela." Cette "liste" devrait être présentée "dans les semaines qui viennent" et ne va pas vers l’apaisement des tensions.

Vers la fin des accords de 1968 ?

Depuis plusieurs semaines, la France et l’Algérie ont des relations de plus en plus froides, ce qui a même poussé à la remise en question des accords de 1968. Ceux-ci, signés à Évian, ont permis de poser les bases d’une entente entre les deux pays au sortir de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Ils prévoient notamment une facilitation de l’arrivée sur le territoire français des travailleurs algériens.

François Bayrou avait également parlé d’une "liste d’urgence", qu’il souhaitait transmettre à Alger, assurant que "s'il n'y avait pas de réponse au bout du chemin, il n'y a pas de doute que c'est la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible."