C'est un gros coup dur pour l'exécutif.

D'après un sondage Elabe publié par BFMTV mercredi 25 janvier, l'opposition des Français au projet de réforme des retraites connaît une forte hausse. Près des trois quarts des Français, soit 72%, sont hostiles à la réforme. Un bon de six points en une semaine, et de 13 points comparé au même sondage publié il y a deux semaines. Parmi les mécontents, 42% se disent "très opposés", cette catégorie a explosé de 18 points en 15 jours. 

Si la réforme n'a jamais fait l'unanimité au sein de la population active, l'opinion s'est également inversée chez les retraités. Ils sont désormais 59% à dire leur opposition au projet. Chez les actifs, ce sont les professions intermédiaires (81% d'opposants) et la tranche des ouvriers et employés (80% de détracteurs) qui comptent le plus de mécontents. 

Le contenu largement désapprouvé

Les reproches faits au texte sont nombreux. 74% des Français le trouvent "injuste" et 62% "inefficace" pour établir la "pérennité du système de retraites". Certains reproches viennent même du camp des partisans d'Emmanuel Macron, relève BFMTV, puisque 40% d'entre eux soulignent l'"injustice" de cette réforme. Et cela n'arrange pas les affaires du gouvernement et du président de la République, qui voient leur cote de popularité s'effondrer. 64% des Français considèrent l’action gouvernementale décevante, seulement 15% en sont satisfaits.  

Un mécontentement à propos de la réforme et du gouvernement qui la porte, soit un terreau idéal pour un mouvement social populaire. Une semaine environ après une première journée de grève à l'appel de l'intersyndicale, 64% des Français se prononcent en faveur de la mobilisation. Soit un gain de huit points en sept jours. Reste que 22% s'y opposent. Et parmi les actifs, le soutien envers les grévistes est massif (69%). Seul chiffre auquel peuvent s'accrocher Élisabeth Borne et ses ministres, 71% des Français sont fatalistes et pensent que le texte sera "voté et appliqué". Si ce chiffre a perdu quatre points en deux semaines, le gouvernement peut espérer que la résignation empêchera une grogne sociale trop forte.