"Au quatrième trimestre 2024 et au premier semestre 2025, principalement sous l'effet de la réforme des retraites, la population active continuerait d'augmenter", a indiqué l'Institut national de la Statistique dans sa note conjoncture.
L'Insee rappelle que le taux d'emploi (69,1%) a continué de progresser, atteignant au troisième trimestre 2024 son plus haut niveau depuis que l'institut à commencer à le mesurer en 1975.
La dégradation de la conjoncture économique devrait également pousser le chômage à la hausse.
"D’ici mi-2025, le secteur privé commencerait à détruire des postes salariés, en particulier d’apprentis, et l’emploi devrait freiner nettement dans le secteur public", selon l'Insee.
"Au total, l’économie française créerait 40.000 emplois en trois trimestres, essentiellement non-salariés. Ce rythme serait insuffisant pour absorber la hausse de la population active", poursuit l'institut.
Les créations d'emploi sont liées "à la dynamique des créations d’entreprises, essentiellement des micro-entreprises", a précisé lors d'une conférence de presse Dorian Roucher, le chef du département de la conjoncture de l'Insee, ajoutant que ces créations d'emplois non-salariés étaient "une spécificité de l'économie française".
L'Insee précise que ses prévisions n'intègrent pas les effets "incertains" sur le taux de chômage de la réforme du RSA, dont la généralisation à partir du 1er janvier prochain entraînera l’inscription automatique de 1,2 million de bénéficiaires supplémentaires à France Travail.
Cette inscription automatique ne suffit pas à elle seule à faire des allocataires du RSA des demandeurs d'emploi au sens du bureau international du Travail (BIT) mais "la prise de conseils auprès de France Travail" pourrait les faire entrer dans cette catégorie.
Enfin l'Insee souligne que "la situation politique et ses conséquences budgétaires restent une source d’inconnues". L'institut a "fait l’hypothèse de la reconduction en 2025 des impôts selon les barèmes en vigueur côté recettes, et des services votés en 2024 côté dépenses".
Sa note de conjoncture ne prend donc pas en considération les effets sur l'emploi d'éventuelles restrictions budgétaires qui pourraient être prises.