Le parquet de Paris indique que l'enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. L'homme blessé est un ingénieur franco-espagnol vivant en Guadeloupe.

Il a d'abord été jeté au sol par un policier, selon son récit rapporté à l'AFP dimanche, par son avocate Me Lucie Simon. Sur des clichés circulant sur les réseaux sociaux et des vidéos diffusées notamment par BFMTV et AB7 Média, on voit un autre policier donner un coup de matraque à l'entrejambe du jeune homme, qui est toujours au sol et tient un appareil photo dans une main. Après l'avoir frappé, le policier repart. La scène s'est déroulée au moment de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, près de la place de la Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. 

On n'est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité"

"C'est un coup si fort qu'on a dû lui amputer un testicule. Un geste extrêmement violent et gratuit qui confine au sadisme", a estimé Me Simon. L'avocate a précisé déposer une plainte pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation par personne dépositaire de l'autorité publique. "C'est une qualification criminelle, on n'est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité, j'en veux pour preuve les images qu'on a et le fait qu'il n'ait pas été interpellé par la suite", insiste-t-elle. 

Une enquête administrative interne a déjà été ouverte samedi. Laurent Nuñez, "le préfet de police, a demandé au directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à ce que les circonstances exactes de l'incident rapporté soient éclaircies", a indiqué la préfecture de police à l'AFP. Les faits se sont produits, selon la préfecture, "dans un contexte d'extrême violence et dans le cadre d'une manœuvre de police pour interpeller des individus violents". La manifestation à Paris avait rassemblé 80.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 400.000 selon la CGT.