Le 8 décembre prochain, la cathédrale Notre-Dame de Paris sera à nouveau accessible aux visiteurs. Le chantier débuté en avril 2019, au lendemain de l’incendie qui a ravagé l’édifice, devrait donc se terminer d’ici trois mois. Mais une installation souhaitée par le président de la République pourrait bien tout chambouler, comme le révèle Le Figaro.
En visite sur le chantier en décembre 2023, Emmanuel Macron annonçait deux choses comme le précise RTL. La première, vouloir créer un musée de l'œuvre de la cathédrale et la seconde, installer des vitraux contemporains réalisés par un artiste choisi sur concours. Mais à la suite de cette seconde annonce, la commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA) a voté à l’unanimité contre le projet du chef de l’État.
Une proposition présidentielle qui dérange
D'après RTL, le projet d’Emmanuel Macron serait de remplacer six des sept vitraux des chapelles du bas-côté sud. Appelées “grisailles”, ces pièces sont de véritables chefs-d'œuvre signés par Eugène Viollet-le-Duc en personne. Ils sont également classés au titre des monuments historiques et "n'ont pas été endommagés, encore moins détruits, par l'incendie". De plus, Le Monde précise que les vitraux ont fait l'objet de travaux d’entretien après l’incendie de la cathédrale. Ainsi, l’opposition de la CNPA au projet de remplacer les vitraux actuels semble plus compréhensible. “On ne va quand même pas déposer et mettre dans des caisses des vitraux classés monuments historiques signés Viollet-le-Duc”, s'exprimait un membre de la commission au journal.
Plus récemment, l’affaire a pris un autre tournant puisque le 11 septembre dernier, le ministère démissionnaire de la Culture a annoncé la sélection de huit artistes. Ils auront jusqu'au 4 novembre prochain pour rendre leur projet et espérer être choisis pour la réalisation des futurs vitraux contemporains.
La décision finale reviendra au prochain ministre
La validation de ce projet reste pour l’heure en suspens. D’une part, la CNPA avance le fait que les vitraux de Viollet-le-Duc soient toujours en état. D'autre part, la commission s'appuie sur la Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments. Un texte adopté en 1965 et qui recommande de ne pas détruire un élément classé monument historique pour le remplacer par un élément contemporain.
Dans tous les cas, la décision finale quant à la validation ou non d’installer les vitraux contemporains reviendra au futur ministre de la Culture. Ce dernier devra donc choisir entre les faveurs du président de la République ou celles des membres de la commission, soutenue par une pétition lancée en 2023 et qui a recueilli plus de 210 000 signatures.