À Paris, le pont d'Iéna, qui relie la place du Trocadéro (XVIe arrondissement) et la tour Eiffel (VIIe arrondissement), a été définitivement piétonnisé par la mairie d’Anne Hidalgo. Interdit à la circulation motorisée initialement pendant les Jeux olympiques, il était le lieu idéal pour que les touristes prennent leur meilleur selfie devant la tour Eiffel sans être renversés. Par le biais d'un arrêté municipal déposé mardi 17 septembre, la mairie a officiellement interdit la circulation motorisée sur le pont indique le Parisien.

La décision ne réjouit pas les maires des arrondissements reliés par le pont d'Iéna, Rachida Dati et Jérémy Redler (LR). Dans un courrier adressé jeudi 19 septembre au préfet de police de Paris Laurent Nuñez, les deux édiles pointent les répercussions sur le trafic routier "sur les quais, mais également sur les autres ponts qui font la liaison entre les deux rives". La maire de la capitale a en effet besoin de l'autorisation de la préfecture de police pour que les quais soient aussi interdits aux voitures et aux deux-roues motorisés.

La crainte de nouveaux embouteillages

Selon Rachida Dati et Jérémy Redler, la circulation sera reportée sur les ponts de l’Alma, Grenelle et Bir-Hakeim, ainsi que sur les ponts Alexandre-III et de la Concorde. L'ancien préfet de police, Didier Lallement, avait déjà retoqué le projet "OneSite" en 2022, qui prévoyait notamment des aménagements paysagers de la place du Trocadéro à la tour Eiffel, en passant donc par le pont d'Iéna. Selon les élus, la piétonnisation "isolera le XVIe arrondissement du reste de Paris en condamnant un axe majeur de transit".

Ils craignent que le cumul de ce projet avec la zone à trafic limité (ZTL) n’entraîne "des embouteillages qui entraveront la circulation des véhicules individuels mais surtout de secours". Mais aussi la présence de la délinquance sur l'axe, comme les vendeurs à la sauvette. Ils demandent donc à Laurent Nuñez de refuser le projet d’Anne Hidalgo tant que les études d'impact ne seront pas publiées, ou d'adapter les "actions de sécurisation du Champ-de-Mars et du Trocadéro afin qu’elles intègrent la surveillance" de cette nouvelle zone piétonne.