Dans un message posté sur X (anciennement Twitter) dimanche, le ministre de l'Intérieur ajoute qu'il a demandé au préfet du Gard, Jérôme Bonet, de signaler "les propos de l'imam au procureur de la République".
"Aucun appel à la haine ne restera sans réponse", affirme Gérald Darmanin.
Le parquet de Nîmes, contacté par l'AFP, a confirmé l'information de BFMTV concernant l'ouverture d'une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
Dans une première vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l'imam de Bagnols-sur-Cèze, Mahjoub Mahjoubi, qualifie notamment le "drapeau tricolore" de "drapeau satanique" qui n'a "aucune valeur auprès d'Allah". Il ne précise pas qu'il s'agit du drapeau français.
Dans une version plus longue, diffusée également sur les réseaux sociaux, il évoque l'arrivée de "Al-Mahdi" qui réunira tous les musulmans. "Il va s'autoproclamer et là tous les gouverneurs dans toutes les gouvernances vont chuter. On aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête, qui n'ont aucune valeur auprès d'Allah, la seule valeur qu'ils ont c'est une valeur satanique", dit-il.
Puis il enchaîne: "Voyez tous ces drapeaux qu'on a dans les matches. (...) C'est des drapeaux sataniques qui ne valent rien. Ceux qui les ont imposés, c'est simplement pour qu'on se déteste, qu'on ne s'aime pas, qu'on mette la haine dans nos cœurs".
Selon BFMTV, M. Mahjoubi est notamment membre de l'Association des musulmans du Gard rhodanien (AMGR).
L'imam, qui était dans le viseur des autorités depuis plusieurs semaines selon une source policière, a fait aussi l'objet d'un signalement concernant un dossier financier.
Dans un communiqué, le recteur de la Grande mosquée de Paris "condamne fermement" les propos de Mahjoub Mahjoubi, qui "vont à l'encontre des principes fondamentaux de coexistence pacifique et de respect mutuel" et des "valeurs prônées par l'islam".
"Nous soutenons pleinement les mesures prises par les autorités compétentes pour réagir à de tels discours haineux et pour protéger notre société contre toute forme d'incitation à la violence ou à la division", écrit le recteur Chems-eddine Hafiz.